Dans les favelas, les manifestations, les sittings… Batman est partout. Depuis quelques semaines, un homme déguisé en justicier masqué arpente les rues de Rio de Janeiro pour dénoncer les discriminations. A quelques mois de la Coupe du monde de football au Brésil, la tension est vive dans les grandes villes du pays qui accueilleront le Mondial et la colère monte, notamment dans les quartiers pauvres et les favelas.
En effet, certaines favelas ont été rayées de la carte pour laisser place à des stades de football, des parkings pouvant accueillir les spectateurs ou des voies de communications (routes, voies ferrées…). Le but étant également de sécuriser des zones où pourront se réunir des milliers de personnes. Par exemple, juste à côté du fameux stade Maracana, dans la « Favela do Metro », où Batman a été aperçu, les habitations vont être rasées pour laisser la place au camp de base de la FIFA.
Autre exemple, pour protester contre la discrimination sociale au Brésil, des milliers d’habitants de quartiers pauvres se sont rendus, dimanche 19 janvier, au centre commercial Leblon, dans un des quartiers les plus huppés le la ville. Batman était bien évidemment là, en tête du cortège. La colère, elle, a pris le nom de « rozelinhos ». Parti de São Paulo ce mouvement grandissant essaime dans les grandes villes du pays. Les manifestants appellent à l'action pour mettre fin au racisme structurel qui sévit au Brésil.
Ce samedi 25 janvier, une première journée de protestations contre le mondial 2014 se tient dans 36 villes brésiliennes, à cinq mois de la Coupe du monde de football. Organisée par les activistes d’Anonymous, ces manifestations serviront de thermomètre social avant l’événement planétaire.
« L'idée des protestations contre la Coupe 2014 est de lutter pour les intérêts du peuple et de quiconque veut un pays plus juste », explique l'appel à participer aux manifestations. Les organisateurs de ces manifestations reprennent les mots d'ordre de la fronde sociale de juin dernier contre le manque de services publics de qualité et les dépenses colossales investies dans l'organisation du Mondial, du 12 juin au 13 juillet dans les douze villes-hôtes du pays.