Tim Hetherington était un habitué des scènes de guerre. Spécialisé dans les photographies de guerre, il a été plusieurs fois vainqueur du World Press Photo et venait de publier un livre intitulé « Infidels », consacré à un bataillon de soldats américains en Afghanistan. Il avait également réalisé un documentaire sur la guerre dans le pays, intitulé « Restrepo ». Il a été nominé aux Oscars pour ce film.
Chris Hondros était également un photographe de guerre. Agé de 41 ans, il travaillait pour l’agence Getty. C’est André Liohn, un de leurs collègues également présent sur place, qui a relayé l’information sur sa page Facebook. Chris Hondros était encore en vie, mais dans un état grave. « Triste nouvelle. Tim Hetherington est mort à Misrata sur la ligne de front. Chris Hondros est dans un état grave. Michel Brown et Guy sont blessés mais vont bien ».
Trois heures avant le décès de ses deux collègues, André Liohn avait critiqué sur Facebook le travail des photojournalistes pour couvrir la guerre à Misrata : « Les Libyens ont d'innombrables vidéos et photos prises avec leurs téléphones. Elles sont toutes sans manipulations artificielles destinées à les rendre plus dramatiques ou intéressantes, juste une documentation brute de leurs propres souffrances. Les photojournalistes, de leur côté, utilisent des iPhone et des artifices bon marché qui montrent à quel point ils sont obsédés par eux-mêmes. Le photojournalisme est en train de devenir une profession vulgaire, dégueulasse et pauvre avec de tels comportements irresponsables ».
A Misrata, qui est actuellement au cœur du conflit libyen, de nombreux photographes sont présents pour couvrir les événements, au péril de leur vie. Selon l’AFP, la semaine dernière, quatre journalistes étaient portés disparus dans l’Est de la Libye.
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