« En raison de la situation extraordinaire en Ukraine et de la menace pesant sur la vie des citoyens russes, de nos compatriotes, des forces armées russes déployées en Ukraine », Vladimir Poutine a demandé au Conseil de la Fédération « le recours aux forces armées russes sur le territoire de l'Ukraine, jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays ». Ce communiqué de presse du Kremlin semble formaliser une situation qui semble sur place déjà actée: plusieurs vidéos en provenance des régions russophones ukrainiennes montraient depuis quelques jours le survol du territoire par des essaims d’hélicoptères militaires, vraisemblablement russes. De mystérieux commandos « pro-Russes », ont ensuite pris possession des bâtiments clés de la région, dont le Parlement local - deux aéroports, l’un civil l’autre militaire sont par ailleurs sous contrôle de ces militaires dépourvus d’insigne.
À Odessa, Yevpatoria, Melitopol, Mariupol, sur les rives de la mer Noire, flotte désormais le drapeau Russe. C’est aussi le cas à l’intérieur des terres, dans la partie russophone du pays: à Donetsk, mais aussi à Kharkov, fief du dirigeant déchu Viktor Ianoukovitch. Au coeur de la Crimée, à Simferopol, reine une ambiance électrique, avec armée omniprésente, milices populaires, et quelques - rares - opposants, comme le montre ce reportage tourné ce matin par des équipes de France 2 dans la ville:
À Sébastopol, le QG des gardes-côtes ukrainiens est assiégé par un énième commando depuis le début de l’après midi. Environ 300 hommes tentent d’occuper leur bâtiment. Les assaillants auraient déclaré eux-mêmes avoir reçu l’ordre directement du ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, levant encore davantage, s’il était nécessaire, l’ambigüité sur l’allégeance des militaires sans insignes qui occupent depuis quelque jours une partie du pays.