Alors que le 14 avril dernier, une gare routière d'Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, était la cible d'un attentat meurtrier qui a fait au moins 75 morts et plus de 140 blessés, à quelques kilomètres de là, dans l'État de Borno au nord-est du pays, des dizaines de jeunes filles étaient enlevées près de la frontière camerounaise. Des rapts que les autorités du pays attribuent à l'organisation islamiste nigériane Boko Haram.
Les faits se sont déroulés lundi soir. Selon les habitants du village qui ont assisté à la scène, des hommes armés sont arrivés « dans des camions et sur des motos » avant de « se diriger vers l'école ». Emmanuel Sam, responsable de l'éducation pour la localité a lui fait état d'échanges de tirs qui auraient duré plusieurs heures, avant que finalement, les islamistes parviennent à « vaincre les soldats ». Ils ont ensuite pénétré dans le lycée public pour filles de Chibok, qui abritait alors 300 adolescentes. Plus d'une centaine d'entre elles ont été contraintes de monter dans des camions avant d'être emmenées par les membres armés des Boko Haram, dont le nom signifie en langue haoussa « l'éducation occidentale est un péché ».
Les forces de l'ordre ont toutefois pu « suivre les traces de l'un des camions » qu'elle ont retrouvé « hors service dans les broussailles », a fait savoir une source sécuritaire, indiquant au passage que certaines lycéennes avaient réussi à échapper à leurs ravisseurs en sautant du véhicule en question. Une version qui coïncide avec le témoignage, relayé par le site Internet de la BBC, d'une des jeunes filles ayant réussi à déjouer la vigilance de ses ravisseurs. Elle raconte que le convoi, composé de trois camions et d'un bus, a traversé trois villages avant que celui dans lequel elle se trouvait ait un problème technique qui le force de ralentir. La lycéenne et une quinzaine de ses camarades en ont donc profité pour sauter du véhicule et s'enfuir. Les autres otages sont toujours activement recherchés par les autorités.
Considéré comme une organisation terroriste par Washington, le groupe Boko Haram a été impliqué dans l'enlèvement de plusieurs Français – libérés depuis - à la frontière poreuse du Nigeria et du Cameroun.