Exit le pape François. Vêtue également de blanc comme son prédécesseur, Beyoncé est le nouveau visage qui fera la couverture de l’édition du magazine Time, en kiosque du 5 au 12 mai prochain. Un numéro aussi exceptionnel que prisé puisqu'il entend lister les cent personnalités le plus influentes de la planète. Rien que ça. Et à ce jeu-là, c'est l'ancienne leader des Destiny's Child qui l'emporte contre toute attente. Avec sa culotte taille haute, la chanteuse de 32 ans s’offre ainsi la « une » en tant que personnalité élue la plus influente du monde. Pour ce titre un tantinet pompeux, celle qui dit être fière « de l’influence qu’ [elle a] sur la culture » devance de loin Hilary Clinton, qui figure à ses côtés dans la catégorie « titans ».
Pour la onzième édition de cette liste divisée en sept catégories (Politique, Militantisme, Religion, Arts, Sport, Business et Sciences), le choix de Mrs Carter est défendu par le bras droit de Mark Zuckenberg Sheryl Sandberg qui s'est chargée de dresser le portrait de l'interprète de « Run The World (Girls) ». « She’s the boss », clame-t-elle enthousiaste. Pour la numéro deux de Facebook, l'artiste « ne se contente pas de s’asseoir sur la table. Elle en construit une meilleure ». La clé de la réussite de la reine du R’n’b serait dans ces trois mots : « Travail, Honnêteté et Authenticité ». Ce qui ferait d’elle, et aux yeux de la femme d'affaires, le modèle à suivre.
Au-delà de sa forte personnalité, sa musique et sa manière de l'appréhender a, il est vrai, un impact certain. En lançant par surprise son album éponyme en décembre 2013, la mère de Blue Ivy a fait exploser les records de ventes sur iTunes. Et le Time de souligner que Beyoncé est un album qui interroge en priorité la condition des femmes et ce, au travers des questions concernant la maternité, le mariage, la sexualité, voire le féminisme (par ailleurs, très controversé de Mrs Carter) .
Cette autorité culturelle, attribuée par le magazine américain, est également soulignée par le milieu universitaire. En janvier de cette année, une université américaine située dans le New Jersey introduisait un nouveau cours consacré à la femme de Jay-Z. Intitulé Politicising Beyoncé (Politiser Beyoncé), cette étude analyse la carrière de la pop star comme une référence importante dans les études du genre et celles du black feminism. En parallèle, son époux est déjà l’objet d’une étude en faculté sur « la sociologie du hip hop ». En sacrant cette année l’interprète de « Drunk in love » dans ce top 100 comme l’était Jay-Z en 2013, ce nouveau classement du Time vient confirmer l'importance de ce couple star dans la société américaine.
Depuis 1999 que le magazine américain distribue le titre de « personnalité la plus influente dans le monde », c’est la première fois qu’une artiste est sacrée. Beyoncé rentre également dans le petit cercle des peu de femmes qui ont reçu ce titre.
Mais le record le plus signifiant concerne notamment le nombre de femmes présentes dans ce top 100. Quarante et une femmes figurent dans ce classement. Parmi elles, la benjamine pakistanaise Malala Yousafzai, les dirigeantes Michelle Bachelet et (encore) Angela Merkel, la sportive Serena Williams ou encore l’actrice Kerry Washington aka Olivia Pope dans « Scandal ». Même la provocante Miley Cyrus fait partie des élues. Mais cette année, ne cherchez pas. Il n’y a aucun(e) Français(e).
Priscillia Mudiaki