Jusqu'à présent, quand les enfants commandaient un Happy Meal chez McDonalds, ils n'avaient guère le choix : les petites filles devaient trancher entre une mini-poupée Barbie et une figurine Hello Kitty ; les petits garçons entre une petite voiture Cars et un super héros Marvel.
Lassée qu'on ne lui laisse pas l'opportunité de choisir le jouet qu'elle préfère, Antonia Ayers-Brown a décidé de partir en croisade contre les stéréotypes de genre. En 2008, alors qu'elle n'avait qu'onze ans, la fillette sacrément débrouillarde a eu l'idée d'écrire au directeur général de McDonald's pour lui signifier son mécontentement.
Sur Slate.com, elle raconte : « J'étais frustrée parce qu'à chaque fois que ma famille commandait un Happy Meal, l'employé me demandait si je voulais un jouet pour filles ou pour garçons [...] J'ai donc demandé à la direction de McDonald's si elle trouvait légal de demander en entretien d'embauche si on préférait avoir un job de filles ou un job de garçons. »
Antonia Ayers-Brown explique alors avoir reçu une courte réponse de la part du service clientèle de McDonald's, affirmant qu'ils ne formaient pas leurs employés à poser ce type de question et que son expérience « n'était pas la norme ».
Pas franchement convaincue, Antonia continue : « Je me suis rendue dans plus d'une douzaine de restaurants McDo avec mon père pour recueillir des données. Finalement, nous avons déposé une plainte auprès de la Commission des droits et des chances du Connecticut contre McDonald's pour discrimination fondée sur le sexe. »
Contre toute attente, la Commission finit par rejeter la plainte d'Antonia, sur le motif que celle-ci était « absurde » et les données recueillies non concluantes. « Humiliée », la fillette ne baisse pas les bras pour autant. « Au cours d'une trentaine de visites, nous avons demandé à des filles et des garçons âgés de 7 à 11 ans de se rendre dans 15 restaurants McDonald's différents. » Le résultat est sans appel : dans 92,9% des cas, ils ont reçu le jouet attribué à leur sexe sans même qu'on leur demande leur préférence. « Le pire étant la peine des enfants qui sont retournés au comptoir pour demander l'échange de leur jouet : 42,8% des restaurants ont refusé de l'échanger contre un jouet du sexe opposé. »
Au lieu de déposer une nouvelle fois plainte, Anthonia décide alors d'essayer une approche plus conciliante. « J'ai une nouvelle fois écrit au CEO de McDonald's pour lui communiquer les résultats de l'étude et exprimer ma préoccupation sur les dangers des jouets classés selon le genre. » Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle reçut quelques jours plus tard une réponse de la directrice de la diversité de la chaîne, qui disait qu'il « est de l'intention de McDonalds que chaque client qui désire un jouer Happy Meal obtienne le jouet de son choix, sans aucune mention de « jouet pour fille » et « jouet pour garçon » et sans aucune référence au sexe du client. »
Mieux encore : le site DoSomething.org a partagé sur sa page Facebook la photo d'une directive interne qui demande explicitement aux employés de McDo d'utiliser les noms complets des jouets, et non plus de les présenter aux enfants comme des jouets « pour filles » ou « pour garçons ».
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