Trois semaines après l'enlèvement de plusieurs adolescentes au sein du lycée public pour filles de Chibok dans le nord-est du Nigeria, le groupe islamiste Boko Haram, soupçonné par les autorités, a finalement revendiqué le rapt. Dans une vidéo diffusée ce lundi et que l'AFP s'est procurée, Abubakar Shekau, le chef de l'organisation, a menacé de « vendre » les lycéennes « sur le marché, au nom d'Allah », de les « traiter en esclaves » et de les « marier de force ». Il a par ailleurs estimé que « l'éducation occidentale devait cesser » et que ces jeunes filles devaient « quitter l'école ».
Selon les estimations, 276 adolescentes âgées de 16 à 18 ans auraient été faites prisonnières dans la nuit du 14 au 15 avril dernier, mais 53 d'entre elles auraient réussi à s'échapper profitant d'une panne du camion qui les transportait pour s'enfuir. Aujourd'hui, ce sont 223 jeunes filles qui seraient donc toujours aux mains de ces islamistes radicaux. Et plus le temps passe, plus les chances de les retrouver vivantes et en bonne santé s'amenuisent.
Devant l'urgence de la situation, la communauté internationale s'est mobilisée pour réclamer la libération des jeunes otages et des manifestations ont eu lieu dans plusieurs grandes villes américaines comme Los Angeles, Washington mais aussi à Londres.
Par ailleurs, depuis plusieurs jours, le réseau social Twitter est noyé sous des milliers de messages de soutien reconnaissables au hashtag #BringBackOurGirls (« Ramenez-nous nos filles », en français). De même, sur Instagram, les photos portant cette même requête se multiplient. Enfin, une pétition d'ores et déjà signée par quelque 250 000 personnes a été lancée par une activiste allemande sur le site change.org. Elle demande au président nigérian Goodluck Jonathan et au gouvernement nigérian « de prendre toutes les mesures pour assurer un retour rapide et en toute sécurité de ces jeunes filles chez elles et de veiller à ce que les écoles soient protégées contre de futures attaques. »
A noter que Boko Haram, dont le nom signifie en langue haoussa « l'éducation occidentale est un péché », est considéré comme une organisation terroriste par Washington. Elle a notamment été impliquée dans l'enlèvement de plusieurs Français – libérés depuis - à la frontière poreuse du Nigeria et du Cameroun.