En arrivant sur le parvis des Droits de l’Homme ce mardi matin, on ne peut s'empêcher d'être frappé par la « modestie » de cette manifestation organisée à l’initiative de l’ex-ministre déléguée à la Francophonie Yamina Benguigui, de l’actrice Karine Silla et de la réalisatrice Lisa Azuelos. Une centaine de personnes tout au plus se tient devant une petite estrade dressée devant la Tour Eiffel et écoute attentivement les discours de soutien à l’égard des otages nigérianes.
Parmi le public clairsemé, de nombreuses actrices françaises, dont Léa Seydoux, Géraldine Nakache, Elsa Zylberstein, Sandrine Kiberlain, Cécile Cassel, Aure Atika, Sonia Rolland, Hélène de Fougerolles, venues de bonne heure témoigner leur solidarité. Une fois les discours de soutien achevés, les deux stars de la matinée, les ex-Premières dames, Carla Bruni et Valérie Trierweiler, auxquelles les organisatrices ont rendu un hommage appuyé, s’en vont, la première au bras de l’ancienne candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, la seconde accompagnée de Yamina Benguigui.
« Ces filles, cela aurait pu être moi, ma soeur, ma cousine... »
Outre quelques badauds, seules les stars restent sur le parvis, rapidement assaillies par les journalistes et les photographes. Des écriteaux avec le slogan « Rendez-nous nos filles », traduction du désormais célèbre mot-dièse #BringBackOurGirls dans les mains, elles posent aux côtés de jeunes militantes. « Horreur », « barbarie », « esclavage » sont les mots qui reviennent. Pour la réalisatrice d’Une Rencontre Lisa Azuelos, « on a commémoré l’abolition de l’esclavage dimanche, mais cela semble un peu tôt au regard de ce qu’il se passe actuellement au Nigeria ».
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« Ces filles, cela aurait pu être moi, ma soeur, ma cousine... », lance, très émue, une militante d’origine nigériane. Et de dénoncer l’indifférence du pouvoir en place, qui a fermé les yeux pendant de nombreuses années sur les agissements du groupe islamiste. « Je suis très touchée de voir cette mobilisation internationale, ça va faire bouger les choses, j'en suis sûre ». Une autre militante s’indigne de la faible présence masculine sur le parvis des Droits de l’Homme. « Pourquoi y a-t-il si peu d’hommes ? Ce sont leurs filles aussi qui sont en danger ». Plus loin, une femme évoque son propre combat pour accéder à l’éducation, malgré les regards de sa famille. « L’éducation, c’est la liberté !», clame-t-elle, en réponse à Boko Haram - dont le nom signifie « L’éducation occidentale est un péché » en langue haoussa.
Nouvelle manifestation cet après-midi au Trocadéro
Les associations féministes se mobiliseront également ce mardi après-midi en faveur des jeunes filles. UNEF, UNL, Féministes en Mouvements, Osez le féminisme !, FEMENs, Féminisme et Géopolitique, Femmes Solidaires, Ligue du Droit International des Femmes et d'autres se sont donné rendez-vous à 18 heures, toujours sur le parvis des Droits de l'Homme, au Trocadéro.
A l'échelle internationale, la mobilisation ne faiblit pas après l’enlèvement mi-avril de 276 lycéennes. A l’image de Michelle Obama, des centaines de milliers d’anonymes et de célébrités ont pris d’assaut les réseaux sociaux avec le hashtag #BringBackOurGirls pour réclamer la libération des otages du groupe islamiste.