Deux ans avant l'investiture démocrate pour les élections présidentielles américaines, les mémoires d'Hillary Clinton sonnent comme un testament politique. Dans Hard Choices, qui paraît ce mardi 10 juin aux États-Unis, l'ex-First Lady raconte « les décisions » difficiles qu'elle a dû se résoudre à prendre entre 2009 et 2013, alors qu'elle était la secrétaire d'État de l'administration Obama.
Et si, selon les journalistes américains qui ont eu l'ouvrage entre les mains, les mémoires d'Hillary Clinton sont plutôt avares en révélations croustillantes et autres règlements de comptes, il y en a un qui n'y apparaît pas toujours à son avantage : Nicolas Sarkozy, qu'elle a rencontré à plusieurs reprises lorsqu'il était président de la République, puis en encore en avril dernier à New York.
Dear @HillaryClinton great to see you in NYC for a friendly and inspiring conversation #AmiedelaFrance pic.twitter.com/istd2fN9Px
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 24 Avril 2014
Nicolas Sarkozy « adorait les potins »
Lundi, veille de sortie de Hard Choices dans les librairies américaines, l'influent site Politico a publié sur son blog Politico Playbook plusieurs extraits des mémoires d'Hillary Clinton. Dans l'un d'eux, l'ex-secrétaire d'État décrit Nicolas Sarkozy comme un homme incapable de tenir sa langue, surtout lorsqu'il s'agit de dire du mal des autres dirigeants du monde.
« La plupart des dirigeants étrangers sont plus calmes en privé qu'en public. Pas Sarkozy. Il adorait les potins, il décrivait tranquillement d'autres dirigeants étrangers en les traitant de fous ou d'infirmes, selon lui l'un d'eux était un fou drogué, un autre était à la tête d'une armée qui ne savait pas se battre et un autre descendait d'une longue lignée de brutes. Sarkozy se demandait en permanence pourquoi tous les diplomates qui venaient le voir étaient systématiquement vieux, gris et masculins », écrit Hillary Clinton.
Comment Hillary Clinton décrit Nicolas Sarkozy dans son nouveau livre (via Politico Playbook): un bavasseur pic.twitter.com/M7rfsgBvEa
— ivan couronne (@ivancouronne) 9 Juin 2014
« C'était toujours un gentleman »
Pourtant, si Hillary Clinton n'est pas toujours tendre avec l'ancien président, elle souligne qu'ils étaient souvent d'accord en matière de politique étrangère. « On riait, on débattait, on se disputait, mais la plupart du temps on finissait par se mettre d'accord sur ce qu'il fallait faire », écrit-elle, avant de poursuivre : « Malgré son exubérance, c'était toujours un gentleman. » Et de rapporter qu'en 2010, lors de sa venue à Paris, elle avait perdu sa chaussure sur le perron de l'Élysée, et que Nicolas Sarkozy l'avait aidée à garder l'équilibre. Pour le remercier, elle lui avait alors adressé une photo d'eux avec, en guise de dédicace : « Je ne suis peut-être pas Cendrillon, mais vous serez toujours mon prince charmant. »
NYT's review of Hillary Clinton's "Hard Choices:" A "subtle, finely calibrated work." http://t.co/yAdtaFD0SL pic.twitter.com/0CQTkn8FKu
— Jim Roberts (@nycjim) 8 Juin 2014