« Vous avez le droit d'être vous-mêmes. Je pense qu'on nous fait sentir en permanence que nous devrions être différentes. Pourtant, être fidèle à moi-même m'a plutôt réussi. » Pour Stella McCartney, rester fidèle à ses convictions est la clef de la réussite.
Et pour cause... Cette quadragénaire revendique depuis des années le fait de ne pas utiliser de matières premières d’origine animales pour ses vêtements et surtout ses sacs, et elle a également proscrit depuis 2008 le PVC pour ses créations. Des principes qui en font une styliste à part. « On m'a parfois dit que je ne vendrais jamais de sacs à main parce que je ne travaille pas avec le cuir, alors que le cuir symbolise le luxe, pour les gens. En fait, 90 % des personnes qui viennent dans mes boutiques ignorent totalement que je travaille sans cuir. » Et de fait, l’absence de cuir n’a pas empêché son sac iconique Falabella, fabriqué à partir de fibres naturelles, de remporter un franc succès dans le monde entier.
C’est en 2001 que Stella McCartney, après avoir fait ses armes en tant que directrice artistique de la maison Chloé, a sauté dans le grand bain de la mode en lançant sa propre marque. Elle avait seulement 30 ans. Pour autant, elle a dû faire des pieds et des mains pour s’imposer parmi des couturiers bien souvent italiens ou français. « Je me souviens de quelqu'un, une sorte de cadre renommé dans cette industrie. Lorsque j'ai dit que je voulais retourner à Londres et créer ma propre maison. Il m'a dit : “Regarde, donne-moi le nom d'une seule styliste britannique qui rencontre un succès international”. Ça m'est vraiment resté, ça m'a gonflée à bloc et je me disais “Tu verras, je te prouverai que tu as tort. », raconte-t-elle.
Doit-elle cette force à ses célèbres parents, l’ex-Beatles et la photographe Paul et Linda McCartney ? A la journaliste Maggie Lake, qui l’interroge au sujet de l’influence de ses parents, Stella McCartney répond pudiquement : « Cela m'a sans doute ouvert de nombreuses portes mais ça a aussi fermé quelques esprits autour de moi. ». Une approche réaliste qui colle avec le caractère affirmé de la styliste, qui considère que l’honnêteté est à la base de son succès. Et Stella McCartney d’évoquer avec une lucidité étonnante l’échec que fut son premier défilé avec sa marque. « J'ai dû apprendre très vite parce que je crois que j'avais tellement peur de revenir de Paris, où je réussissais si bien dans une grande maison de mode parisienne, et de lancer ma propre marque à Londres. Alors je me suis un peu précipitée. Ça m'a donné une leçon. On ne peut pas faire semblant d'être quelqu'un d'autre. »
Cette intégrité est d’ailleurs le fil conducteur de son travail en tant que créatrice de mode. Pour Stella McCartney, « il faut que les femmes se connectent avec [ses] vêtements au début de leur journée ». Parlant de sa propre expérience, elle évoque la nécessité de porter des vêtements dans lesquels on se sent bien : « Je sais immédiatement quand je porte un truc qui n'est pas vraiment ce que j'ai envie de porter mais que je dois mettre pour une raison ou une autre... Pendant toute la journée, je me sens mal à l'aise. J'ai hâte d'enlever ces vêtements. ». Stella McCartney, ou la mode fondée sur des valeurs...
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