Face à la famine qui sévit dans la Corne de l’Afrique, l’ONU et la France, qui préside actuellement le G20, avaient convoqué la communauté internationale à une réunion d’urgence, hier, à Rome. Et pour cause, le 25 juillet, le chef de la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture réclamait « une aide internationale massive et urgente » pour la Corne de l’Afrique.
Pourtant, lors de la conférence de presse clôturant cette rencontre, les sommes promises ou versées par les contributeurs ont été soigneusement éludées, provoquant la déception et l’incompréhension des associations humanitaires.
La directrice de l’ONG britannique Oxfam, Barbara Stocking, a ainsi jugé « honteux que seules quelques unes des économies les plus riches et les plus puissantes aient été disposées à montrer leur engagement pour sauver des vies. » Mais pour le ministre français de l’Agriculture, Bruno Le Maire, la réunion de Rome visait uniquement à « faire le point sur l’état d’avancement des donations, sur les besoins, et préparer la conférence des donateurs de Nairobi », celle-ci étant prévue ce mercredi.
Sur les ondes de France Info, le ministre a toutefois jugé « insupportable » cette situation. « C’est la preuve d’un échec de la communauté internationale depuis plusieurs années dans l’approche que nous avons eue de la faim dans le monde », a-t-il admis.
La sécheresse qui touche la Corne de l’Afrique, la pire depuis 60 ans, a déjà causé la mort de dizaines de milliers de personnes. Au Kenya, en Éthiopie, à Djibouti, au Soudan, en Ouganda et en Somalie, où la situation est particulièrement critique, 12 millions d’autres sont encore menacées.
Crédit photo : © Knut Mueller/Vario Press / Photononstop
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