Dominique Strauss-Kahn semblait avoir ficelé des aveux en bonne et due forme pour sa première intervention devant les Français depuis son arrestation à New York le 14 mai dernier. Hier soir, dans le journal de Claire Chazal, il a voulu faire croire à son humilité, ses regrets, et l’ « épreuve » subie. Le public retient, en majorité, ce côté préparé et répété justement, comme tout discours de politicien, alors qu’il voulait voir un homme…
A vouloir trop bien faire…
Pour Hervé Favre, de La Voix du Nord « DSK "piétiné", DSK "humilié", mais DSK libéré et blanchi par la justice américaine ? Cette séquence ne convaincra pas les femmes et les associations qui manifestaient à la même heure aux portes de TF1 ». Beaucoup de commentateurs s’agacent en effet de la mise en scène théâtrale de l’accusé qui accuse, en brandissant le rapport du procureur Cyrus Vance Jr. Xavier Panon de La Montagne écrit : « Pour un peu, il semble même se poser en victime, sans exclure le piège ou le complot, en réfutant tout rapport entre son pouvoir et ses jeux de séducteur ». L'ébauche de la théorie du complot, sans preuves et ponctuée des réponses énigmatiques « On verra », indigne l’éditorialiste de Libération, Vincent Giret qui y voit un « faux pas ».
Alors que Francis Brochet dans le Progrès de Lyon félicite l’ancien patron du FMI pour sa prestation « dans le registre de l'honneur bafoué et du mari repenti » : « Chapeau l'artiste, et un grand bravo aux communicants d'Euro RSCG. », d’autres confirment le mot de Jean Gabin qui affirme que les politiques ne font pas de bons acteurs.
DSK, « égoïste », « compromet Martine Aubry »
C’est Olivier Picard, dans Les Dernières nouvelles d'Alsace, qui dénonce l’égoïsme de l’ex-ministre socialiste, qui « a anéanti un avenir qui n’était pas seulement le sien pour 7 à 9 minutes de plaisir officiellement précipité. » Il ajoute que l’ancien directeur du FMI a « pourri la séquence, positive, des primaires du PS » et « compromis sans état d’âme, et doublement, son "amie" Martine Aubry en confirmant - alors que personne ne le lui demandait- le pacte de désistement qu’elle aurait noué avec lui ».
La plupart des réactions sont sans appel et sans pitié, face à un DSK tantôt chagrin, tantôt prompt à jouer les redresseurs de l’économie de marché.
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
Affaire DSK/Banon : pas question d’aller manifester Place des Vosges
Affaire DSK : les féministes américaines dénoncent une erreur judiciaire
DSK va-t-il saboter la primaire PS « d’ici 15 jours » ?
Martine Aubry : « DSK devra s’exprimer devant les Français »