Viktor Bout, que l’on connaît mieux sous le surnom « le marchand de mort », comparaît à partir d’aujourd’hui devant le tribunal fédéral américain à New York. Accusé d’avoir organisé le plus important réseau privé de trafic d’armes du globe, l’ancien pilote et traducteur de l’armée russe, dont la vie a inspiré le film « Lord of War », risque la prison à perpétuité.
Tout commence au début des années 90 avec l’effondrement de l’URSS. Viktor Bout profite alors de la chute de l’empire soviétique pour s’emparer des stocks d’armes inutilisées de la fin de la guerre froide et se constitue une importante flotte d'avions cargos achetés pour presque rien (il en possèdera finalement plus de 60). Il s’en sert ensuite pour transporter et alimenter en armes les conflits les plus meurtriers du monde : Libéria, Angola, Sierra Leone ou encore la République démocratique du Congo. « Il pouvait transporter son matériel et le livrer avec une grande précision, dans n’importe quel désert, n’importe quelle jungle, n’importe quel endroit reculé de la planète, jusque dans les mains de ce que j’appellerais le pot-pourri de la racaille internationale », déclare Michael Braun, policer américain qui a participé à son arrestation. Pendant près de 20 ans, ce commerce illégal aurait rapporté à Viktor Bout quelque 6 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros). C’est finalement en 2008 que le trafiquant tombe dans le piège d’enquêteurs américains, qui se font passer pour des activistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie, à qui il promet de livrer 700 missiles, 5 000 fusils d’assaut type AK-47, des millions de munitions, des mines antipersonnel et des explosifs.
Le procès pourrait donc aboutir à l’emprisonnement à vie de Viktor Bout, mais il n’est pas certain qu’il permettra de faire toute la lumière sur ses trafics, ses liens avec les gouvernements, dont celui de la Russie, et sur ses sociétés aussi nombreuses qu’opaques. « Les États-Unis, chantres de la moralité, vendent pour 46 milliards de dollars d’armes et me prennent pour un concurrent », avait-il déclaré au Figaro en avril 2010. Viktor Bout plaide aujourd’hui non coupable.
Alexandre Roux
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : iStockphoto
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