D'après le Dr Steven Shafer, anesthésiste et spécialiste mondialement reconnu du propofol, le Dr Conrad Murray, jugé aujourd’hui à Los Angeles pour homicide involontaire, a administré à Michael Jackson quatre fois plus de ce puissant anesthésiant qu'il ne l'avait auparavant reconnu, soit 100 mg. « C'est le seul scénario qui puisse conduire à une concentration de propofol cohérente » avec les 2,6 microgrammes par millilitre trouvés dans le sang de Michael Jackson, a-t-il dit. Le docteur Murray avait en effet déclaré à la police, deux jours après le décès du « roi de la pop », qu’il lui avait donné, pour l’aider à dormir, 25 mg de propofol. Il s’était ensuite absenté quelques instants pour « aller aux toilettes » et à son retour, le chanteur ne respirait plus.
Pour le docteur Shafer, compte-tenu du métabolisme de cet anesthésiant, le fait que le chanteur ait eu une telle concentration de propofol dans le sang signifie « qu'il est mort alors que l'infusion de propofol était en cours ». Il a également qualifié de « scénario fantaisiste » l'hypothèse de la défense du Dr Murray, selon laquelle le chanteur se serait auto-injecté une dose supplémentaire, et donc mortelle, de propofol en l'absence de son médecin. « On ne peut tout simplement pas se réveiller d'une anesthésie et être capable de se faire une auto-injection », a-t-il dit.
Michael Jackson est mort le 25 juin 2009 d’une « grave intoxication » de propofol, qu'il utilisait à domicile comme somnifère, avec la complicité du Dr Murray. Ce dernier, âgé de 58 ans, risque jusqu'à quatre ans de prison en cas de condamnation.
Alexandre Roux
Avec AFP
Photo : le docteur Conrad Murray lors de son procès à Los Angeles le 20 octobre 2011 / Crédit : AFP
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