La première pierre de la démocratie tunisienne est posée, après une journée d’élection qui s’est déroulée sans encombre, et un taux de participation à faire pâlir d’envie les dirigeants européens…
Plus de 70% des électeurs se seraient rendus aux urnes pour élire la future Assemblée constituante, et sur les 4,1 millions d’inscrits sur les nouvelles listes électorales, ils seraient plus de 90% à avoir voté. Quant aux trois millions de retardataires non inscrits, ils avaient finalement obtenu de pouvoir voter avec leur seule carte d’identité, mais on ne connaît pas encore le taux de participation parmi ceux-là. Alors que de nombreux observateurs craignaient un manque d’intérêt ou une certaine méfiance vis-à-vis des élections, il semble que la commission électorale indépendante soit parvenue à rassurer sur la régularité de ce scrutin.
Les résultats, qui devaient être annoncés lundi, ne seront connus que mardi après-midi. D’après les sondages et les premières estimations, le parti religieux Ennahda devrait arriver en tête, mais ne recueillera pas plus d’un tiers des sièges : le mode de scrutin pour cette élection a spécialement été prévu pour qu’aucun parti – sur la centaine créée depuis le 14 janvier- ne puisse emporter la majorité dans l’Assemblée constituante. Le parti de Rached Ghannouchi devra donc se trouver des alliés pour faire entendre ses idées pour le pays, pour faire face aux regroupements démocratiques qui devraient se tramer dans les jours qui viennent, entre le PDP (Parti démocrate progressiste), le PDM (Pôle démocrate moderniste), et le parti de gauche Ettakatol.
Dans un premier temps, l’Assemblée élue devra nommer un nouveau président et un gouvernement par intérim, mais elle sera surtout chargée de rédiger la Constitution de la Deuxième République tunisienne, et de fait, programmer les prochaines élections législatives et présidentielles.
Le dossier de la rédaction sur la Tunisie
Crédit photo : AFP
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