Sept mois après son entrée en Libye et 26 000 sorties aériennes plus tard, l’OTAN met aujourd’hui officiellement fin à sa mission « Protecteur unifié » dans le pays. Jeudi dernier, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait en effet déclaré : « le conseil de l’Atlantique Nord (instance dirigeante de l’alliance, élargie aux représentants des cinq pays non membres et partenaires de l’opération, Qatar, Émirats arabes unis, Maroc, Jordanie et Suède) a confirmé la décision prise il y a une semaine. L’opération en Libye prend fin ce lundi 31 octobre. Notre mission militaire est désormais terminée ». L’OTAN s’était d’ailleurs félicitée la semaine dernière d’un succès « historique » et avait appelé le nouveau régime à « construire une nouvelle Libye » démocratique. « Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes » a poursuivi M. Rasmussen, avant d’ajouter que cette opération était « l’une des plus réussies dans l’histoire de l’OTAN ».
Pour le secrétaire général de l’Otan, les Libyens ont cependant « encore beaucoup de travail à faire pour construire une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l’Homme et l’État de droit ». Car tandis que l’euphorie retombe une semaine après la mort de l’ex « guide » Mouammar Kadhafi, la violence réapparaît déjà dans certaines régions de Libye. Un grand nombre de Libyens redoutent à ce propos les actes de vengeance en série et de représailles, et contestent la capacité du pouvoir intérimaire en place, le Conseil national de transition (CNT), à rétablir l’ordre. La Libye regorge en effet d’armes et il reste dans le pays des groupes de fidèles du régime renversé, ce qui fait craindre une escalade de vengeance et de violence propice à faire voler la paix en éclats et à compromettre les efforts de reconstruction.
Le CNT avait en outre demandé la semaine dernière le maintien de l’OTAN en Libye au moins « jusqu’à la fin de l’année », assurant que même après la mort de Kadhafi, ses fidèles représentaient une menace pour le pays. Selon M. Rasmussen, « l’OTAN reste prête à aider si nécessaire et s’il le lui est demandé ». Le nouveau rôle de l’alliance pourrait alors consister à « aider les Libyens et à réformer les institutions de sécurité et de défense dont toutes les démocraties ont besoin pour rester libres et en sécurité » avait-il ajouté.
Alexandre Roux
(Source : lemonde.fr)
Photo : la ville de Syrte le 28 octobre 2011 / Crédit : AFP
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