La fondatrice de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) va se présenter à une élection pour la première fois, en plus de 20 ans de carrière politique. En effet depuis 1988, elle a toujours été en résidence surveillée et mise hors d’état de se présenter aux élections, y compris en 1990, lorsque la LND avait remporté une large majorité des voix. Libérée en novembre 2010, Aung San Suu Kyi briguera un siège au Parlement lors des prochaines élections partielles en Birmanie, qui doivent renouveler une quarantaine de mandats, a annoncé un porte-parole de la LND. Elle se présentera sous les couleurs de son parti, tout juste recréé, après la dissolution forcée de mai 2010. Vendredi, la LND annonçait en effet son retour sur la scène politique, et le prix Nobel de la Paix avait appelé ses membres à se présenter dans « toutes les circonscriptions », en faisant comprendre qu’elle n’avait rien contre une éventuelle candidature au sein du régime actuel : « certaines personnes s'inquiètent du fait que participer pourrait faire du tort à ma dignité. Franchement, si vous faites de la politique, vous ne devez pas penser à votre dignité ».
Un pas de plus pour le nouveau régime dit « civil » qui a remplacé la junte militaire au pouvoir en 2010. Si l’armée garde le contrôle sur le pays, la gouvernance du président Thein Sein et les réformes engagées sont en passe de convaincre. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton se rendra ainsi en Birmanie le 1er décembre, pour la première visite des États-Unis dans ce pays depuis 50 ans, et sera suivie de peu par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a promis une visite « le plus tôt possible ». Les pays asiatiques ont également accueilli favorablement ces nouvelles. La Birmanie a ainsi obtenu la présidence tournante de l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est) en 2014, c’était l’un des objectifs affichés du régime, en quête de reconnaissance internationale. Reste à faire lever les sanctions qui pèsent encore sur le Myanmar : l’Occident cherchera à s’assurer que les droits humains sont respectés dans tout le pays. Pour l’instant, ils seraient encore 1800 prisonniers d’opinion à croupir dans les geôles birmanes.
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