« Des dizaines d'hommes ont commencé à arracher mes vêtements, mes sous-vêtements et à me violer puisque lorsqu'il y a pénétration digitale, c'est un viol. C'est ce dont j'ai été victime pendant 45 mn environ. Heureusement que j'ai pu être sauvée par des hommes qui sont venus à mon secours ». C’est ce qu’a affirmé Caroline Sinz, aujourd’hui sur France Inter. La journaliste de France 3 a été victime de violences et d’agression sexuelle, alors qu’elle couvrait les manifestations place Tahrir au Caire, jeudi dernier.
D’après la journaliste, ce phénomène serait monnaie courante en Égypte, notamment depuis le début du printemps arabe : « Il y a 11 femmes égyptiennes qui ont porté plainte pour agression sexuelle et pour viol. Elles ont subi des attouchements et des tests de virginité de la part de l'armée en février, lors de la révolution. Et ces plaintes n'ont toujours pas abouti ».
Reporter sans frontières (RSF) avait d'abord demandé aux rédactions de cesser d'envoyer des journalistes femmes en Égypte, avant de se rétracter. Caroline Sinz en a alors profité pour défendre la cause des femmes dans la presse : « Ça m'a beaucoup énervée parce que RSF devrait marquer sa solidarité. Les femmes ont déjà suffisamment de mal pour aller travailler à l'étranger. On est toujours dans un milieu extrêmement machiste dans la presse, quoi qu'on en dise, et c'est très important que les femmes soient là. On peut faire notre travail tout aussi bien qu'un homme ».
Nicolas Pouilley
Avec AFP
Crédit photo : AFP
Égypte : une journaliste de France 3 « tabassée » et violée
Harcèlement, agression sexuelle… Que dit la loi ?
DSK/Banon : plainte pour viol classée sans suite, agression sexuelle reconnue