Le maréchal Hussein Tantaoui, chef des Forces armées au pouvoir en Egypte, a dit sa satisfaction a l’issue du premier scrutin post-Moubarak. Selon ses estimations, le taux de participation pourrait atteindre 70% pour ces élections partielles : neuf gouvernorats étaient concernés, soit 17,5 millions d’électeurs sur 50 millions. Au Caire, les tensions étaient pourtant vives, et les partisans du boycott avaient fait entendre leur voix depuis quelques jours sur la place Tahrir. Sur le lieu de la contestation contre le pouvoir militaire, quelques centaines d'irréductibles campent encore, pour critiquer le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et son chef le maréchal Tantaoui ; les manifestants réclament notamment un transfert du pouvoir à une autorité civile.
« 40% des voix pour le PLJ »
Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, arriverait en tête avec 47 % des voix selon les premières estimations rapportées par la presse aujourd'hui. Les salafistes et les libéraux se disputent la deuxième place. Après la Tunisie, l’Egypte serait le troisième pays du Printemps arabe à élire un gouvernement islamiste. A la sortie d’un bureau de vote du Vieux Caire, Salwa Hussein, 53 ans, le visage recouvert d'un niqab, affirme avoir voté pour la liste PLJ, « ils sont les meilleurs dans le pays actuellement. En plus ils vont gouverner en respectant les préceptes de l'islam », explique-t-elle, avant d’ajouter « c'est la deuxième fois de ma vie que je vote. J'avais participé une fois à un référendum lorsque j'étais jeune pour dire « oui » à Moubarak car à l'époque on ne le connaissait pas bien. »
Son fils Ahmad Nashaat l’accompagne, il se présente comme l'un des fondateurs du PLJ. Il s'attend à ce que le PLJ remporte « entre 30 à 40% des voix ». « C'est l'objectif que nous nous sommes fixé et si on l'atteint nous serons satisfaits ».
Le scrutin s'étalera dans les autres régions jusqu'au 11 janvier pour l'Assemblée du peuple (députés) et jusqu'au 11 mars pour la Choura (chambre haute consultative). Ces élections devraient être suivies avant la fin juin 2012 par une élection présidentielle, promise par le pouvoir, qui devrait ensuite rendre le pouvoir aux civils.
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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