Les élections législatives en Égypte, qui se déroulent en trois étapes, suivent leur cours, sans heurts, et avec un taux de participation historique : 62% au premier tour la semaine dernière. Le deuxième tour commence aujourd’hui dans les trois gouvernorats concernés dont ceux d’Alexandrie et du Caire.
« Espoir en Dieu… »
Pour ce scrutin, l’enjeu réside dans la bataille que vont se livrer les deux partis islamistes en tête pour conquérir une vingtaine de sièges dans la future assemblée. Grands vainqueurs du premier tour avec 36,6% des voix, les Frères musulmans devront disputer leur avance avec un concurrent inattendu. Le parti Al-Nour, parti islamiste radical, regroupant des musulmans salafistes, est en effet sorti deuxième du premier tour avec 24,3% des voix. Cette formation née l’hiver dernier à Alexandrie prône un islamisme rigoriste et une interprétation à la lettre du Coran. Devant un bureau de vote du quartier AL-Montazah, à Alexandrie, Jihane, une mère dont on ne voit que les yeux sous le niqab, se réjouit : « Cela ne fait que dix mois qu'on est là et on est déjà en deuxième position. Je vais voter pour Al-Nour car je suis très pieuse et ce sont eux qui représentent le mieux mes idées », dit-elle, avant d’ajouter « Celui qui a espoir en Dieu est le vainqueur ».
La déroute des libéraux
Le deuxième tour devrait aussi confirmer la défaite des partis libéraux dans ces trois gouvernorats, Malgré une participation historique, 62% des électeurs appelés aux urnes (soit 17,5 millions sur une population de 82 millions) ont répondu présents, le Bloc égyptien coalition de libéraux et de laïcs, n’a remporté que 13% des suffrages.
Une majorité islamiste ?
Prochaine étape du processus législatif, le 14 décembre et le 3 janvier. Le visage de l’Assemblée ne pourra être esquissé avant ces deux scrutins, mais l’on s’interroge déjà sur la possibilité d’une coalition islamiste entre le parti « Liberté et justice » des frères musulmans et Al-Nour, une grande source d’inquiétude pour les chrétiens et les libéraux. Le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui occupe le pouvoir provisoirement, devra sans doute nommer un gouvernement représentatif de l’Assemblée. Pour la suite, nul ne sait encore quelles seront les prérogatives du parlement élu.
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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