Le bilan de l'ONU concernant le nombre de morts causées par les forces syriennes s'alourdit. Alors que le dernier bilan faisait état de 4 000 personnes tuées depuis le début du mouvement de contestation du régime en mars dernier, Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l’Homme au sein des Nations Unies, estime que la répression a « fait plus de 5 000 morts ». Selon ses informations des Nations Unies, plus de 200 personnes auraient été tuées depuis le 2 décembre par les forces du président Bachar al-Assad.
« Des informations crédibles réunies par mon personnel démontrent une tendance à l'usage systématique et étendu de la torture lors des interrogatoires, a assuré la Haut commissaire. Tuer des enfants en les frappant ou en leur tirant dessus pendant les manifestations est une pratique largement répandue tout comme la torture et les mauvais traitements ». Récemment interrogé sur ce bilan et ces actes, le président syrien s’est contenté de mettre en doute la crédibilité de l’organisation.
Quoi qu'il en soit, pendant ce temps, le Conseil de sécurité l’ONU peine à trouver un accord sur une résolution qui condamnerait cette répression. Début octobre, un double veto russo-chinois a torpillé un projet en ce sens. Depuis, la Russie, alliée du régime syrien, n'a pas donné de signe d'assouplissement. « L'inaction de la communauté internationale va enhardir les autorités syriennes et assurer l'impunité aux auteurs » de ces tueries, a regretté Navi Pillay. Un point de vue confirmé par l'ambassadeur de France à l'ONU qui a ouvertement dénoncé l'inaction du Conseil de sécurité. Il le juge ainsi « moralement responsable de ce qui se passe aujourd'hui en Syrie. » Et d'ajouter : « la France et d'autres membres du Conseil de sécurité considèrent que le silence du Conseil est un scandale ».
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP/Des Syriens passent devant une barrière pour les élections municipales, le 12 décembre 2011 à Damas
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