Le jeu du chat et de la souris entre la communauté internationale et l’Iran monte d’un cran. Des manœuvres navales effectuées ce lundi dans le détroit d’Ormuz ont manifesté la puissance militaire stratégique de l'Iran, avec le tir des missiles Ghader et Nasr. « Le missile Ghader, d’une portée de 200km, a réussi à atteindre avec succès sa cible et l’a détruite », s’est félicité l’amiral Mahmoud Moussavi, porte-parole de la marine iranienne dans cette région stratégique, par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial. « Ghader est un système de missile ultramoderne avec un radar intégré, ultraprécis, dont la portée et le système intelligent antirepérage ont été améliorés par rapport aux générations précédentes », s’est-il empressé d’ajouter.
Cette démonstration de force intervient après que le président américain Barack Obama ait donné samedi dernier son feu vert pour de nouvelles sanctions contre l’Iran, notamment via un embargo sur les exportations iraniennes de pétrole, afin de condamner la poursuite d’activités nucléaires jugées suspectes. La réponse iranienne n’a pas tardé à venir. D’abord rhétorique, avec la menace d’une fermeture du détroit d’Ormuz, et l’annonce d’un nouveau pas franchi dans son programme nucléaire – la fabrication de barres de combustibles pour réacteur nucléaire. Mais avec le tir des dits missiles, « la capacité de l’Iran à empêcher tout trafic maritime dans le détroit d’Ormuz s’il le décidait », selon les mots de M. Moussavi, ne fait plus aucun doute.
La France s’est montrée très préoccupée en qualifiant ces tests de « très mauvais signal adressé à la communauté internationale », comme l’a expliqué Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Outre-Atlantique, on hausse le ton. Barack Obama a promulgué une loi sur le financement du Pentagone, qui renforce les sanctions contre le secteur financier iranien, notamment la Banque centrale. La mesure n’a pas ému le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui a mis en avant la capacité de résistance de la Banque centrale aux « pressions des ennemis ». A-t-on franchi le seuil de la simple joute verbale ?
Elodie Vergelati
Crédit photo : AFP/Jamejamonline/Soldats iraniens lors d'un exercice près du détroit d'Ormuz, le 1er janvier 2012
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