L'Iran joint la parole aux actes. Après le tir réussi de deux missiles dans le détroit d’Ormuz, un haut responsable militaire iranien a lancé un avertissement aux Etats-Unis, leur demandant de ne pas renvoyer leurs porte-avions dans le Golfe persique, où l’Iran s’emploie depuis une dizaine de jours à des manœuvres maritimes plus que concluantes. L’armée iranienne a investi le détroit d’Ormuz, poussant le porte-avion américain John C.Stennis à quitter le Golfe pour la mer d’Oman. Hors de question, pour le général Attaollah Salehi, que les Américains fassent le chemin inverse. Celui-ci a pris soin de préciser que « la République islamique d’Iran n’a pas l’intention de répéter son avertissement ». L'amiral Mahmoud Moussavi n’a pas non plus mâché ses mots sur la chaîne iranienne Al-Alam, prévenant que le porte-avion américain aurait à affronter « toute la force » de la marine iranienne s’il ne respectait pas leur avertissement.
Face à ces menaces, Washington ne faiblit pas et a promis mardi de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe. La Maison Blanche estime que les attaques verbales de l’Iran ne font que trahir sa « faiblesse ». Jay Carney, le porte-parole de la présidence américaine, y voit là la preuve de l’efficacité des sanctions contre le programme nucléaire iranien. Les intérêts économiques américains sont bien trop importants dans le détroit d’Ormuz (qui relie la mer d’Oman au Golfe persique et par où transite 35% des exportations pétrolières maritimes mondiales) pour que le pays se laisse dicter les règles du jeu par l’Iran. Jay Carney, le porte-parole du Pentagone, a ainsi déclaré : « Nous sommes engagés à protéger les règles du commerce maritime, bases de la prospérité internationale, c’est l’une des principales raisons de la présence militaire américaine dans la région ».
La prudence est toutefois de mise. Le Pentagone a rappelé qu’il ne cherche pas la confrontation avec l’Iran et qu’il est « important de faire retomber la pression ». Les menaces de sanctions pétrolières proférées par Washington ne semblent pas du tout inquiéter l’Iran, bien conscient de sa présence incontournable sur le marché pétrolier mondial. Le porte-parole du ministre iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, estime que « la situation énergétique dans le monde n’est pas telle que l’on puisse exclure un pays comme l’Iran qui possède les quatrièmes réserves de pétrole et les deuxièmes réserves de gaz dans le monde ». Le rial a d’ailleurs rattrapé mardi le terrain perdu face au dollar après sa lourde chute de 12%, lundi.
Elodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : JAMEJAM ONLINE/AFP/Des bâtiments de la marine iranienne participent à des manoeuvres dans le détroit d'Ormuz le 3 janvier 2012
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