Entrée en vigueur le 1er janvier 2012, la nouvelle constitution hongroise a soulevé la colère du peuple hongrois et l’inquiétude de la communauté internationale. Ses détracteurs reprochent au Premier ministre conservateur Viktor Orban d'avoir limité les pouvoirs de la Cour constitutionnelle, de menacer le pluralisme des médias et de mettre fin à l'indépendance de la justice.
L’Union européenne, l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), l’ONU et les États-Unis se sont émus des dérives autoritaires du Premier ministre hongrois et de la nouvelle constitution qu’il a fait voter en avril 2011.
La Commission européenne menace de ne pas reprendre les pourparlers sur une aide financière sans garanties sur l'indépendance de la Banque centrale.
La Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) avaient en effet interrompu en décembre une mission à Budapest destinée à discuter d'une aide financière à la Hongrie évaluée entre 15 et 20 milliards d'euros. Ce, pour protester contre une réforme contestée de la Banque centrale hongroise.
Aujourd’hui, « la question est : allons-nous entamer les discussions formelles en janvier? Pour l'instant, le FMI et la Commission n'ont pas encore décidé s'ils retourneraient à Budapest pour entamer ces discussions », a déclaré mardi Olivier Bailly, un porte-parole de la Commission. La Commission européenne s’interroge en effet sur l’environnement légal qui va régir la Hongrie suite à l’adoption de la nouvelle constitution. « Nous avons besoin d'assurances des autorités hongroises sur le fait que ces sujets pourront être discutés de manière ouverte et constructive », souligne M.Bailly.
José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a par ailleurs « recommandé instamment » à Viktor Orban d’oublier sa réforme de la Banque centrale qui nuit, selon lui, à l’indépendance de l’institution, et qui va à l’encontre de la législation européenne.
Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine, a quant à elle adressé une lettre au Premier ministre hongrois dans laquelle elle s’interroge sur l’état de la démocratie en Hongrie.
Crédit photo : AFP : le Premier ministre hongrois Viktor Orban inaugure une exposition d'art à Budapest, le 2 janvier 2012.
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