Rendez-vous était donné au Comptoir Général dans le Xe arrondissement de Paris. Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris et candidate aux élections municipales de 2014, y fêtait mardi soir la sortie de son livre, Mon combat pour Paris. Accompagnée de ses fidèles, dont Jean-Louis Missika, président de l’association de soutien « Oser Paris », mais aussi Rémi Féraud, maire du Xe arrondissement de Paris, et Jean-Marie Le Guen, député PS du XIIIe arrondissement de la capitale, la socialiste y a rassemblé ses troupes, à un an de l’échéance électorale, tentant d’ores et déjà de mobiliser les Parisiens derrière sa candidature. « Oser Paris », ce sont plus de 1 700 adhérents et 800 propositions soumises sur la plate-forme en ligne de l’association, rappelle M. Missika. « Une dynamique essentielle pour le succès de notre campagne », estime-t-il avant de le souligner : « Nous avons un an pour convaincre les électeurs parisiens », et peu importent les attaques « perfides et ridicules » de l’opposition. Et alors qu’à l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet démarre sa campagne pour la capitale, Mon combat pour Paris tombe à point nommé.
Anne Hidalgo l’assure, ce livre, c’est avant tout pour donner ses « intuitions sur les défis que nous avons à relever ». « Les défis d’une ville monde, avec des pistes sur l’écologie, la démocratie, la question des jeunes… ». L’adjointe au maire met également l’accent sur les économies sociales et solidaires et les économies nouvelles qui se développent autour du numérique. « Des secteurs dans lesquels nous sommes performants et dans lesquels nous devons être au premier plan », souligne-t-elle. Elle évoque aussi « un défi qui (lui) tient particulièrement à cœur : savoir comment on vit ensemble dans cette ville qui a 200 nationalités différentes ». « Il n’y a pas de place à Paris pour des polémiques sur la question du pain au chocolat », ironise à ce sujet Anne Hidalgo, dans une attaque non voilée au nouveau patron de l’UMP Jean-François Copé, fustigeant au passage le communautarisme. « Nous devons bannir à Paris ces débats qui nous opposeraient », insiste l’adjointe au maire.
Se revendiquant de l’héritage politique et moral de Paris, Mme Hidalgo évoque ainsi la Commune, la Résistance, la libération de la capitale, puis plus tard, la victoire de son mentor Bertrand Delanoë et ses dix années passées à la mairie de Paris aux côtés du maire. Son ambition, exprimée dans son livre et rappelée lors de cette réunion : développer une ville coopérative, « appeler les Parisiens à coopérer, à participer à la prise de décision ». « Cette ville appartient aux Parisiens, aux Parisiennes, et à personne d’autre », conclut-elle, saluée par des « « Go Hidalgo Go ! » du public. Celle qui qualifie dans son livre la politique de « sport de haut niveau » continue son marathon.
Prologue – J’aurais pu être ministre, on me l’a proposé. Mais mon ambition est ailleurs. Je suis candidate pour devenir la prochaine maire de Paris. Contrairement à d’autres, je ne considère pas cette fonction comme un marchepied vers un destin national, mais comme un travail à plein temps. Paris se suffit à lui-même. Paris est un lieu pour agir ! Paris est, aussi, ma ville, celle où j’ai planté mes racines voici près de trente ans. (…)
Bertrand Delanoë a su rendre à la ville son honneur, sa beauté et son intégrité, avec le goût d’innover. Et, aujourd’hui, « ma » ville a repris son rang parmi les grandes métropoles mondiales. Elle montre le chemin en matière de politique sociale, d’urbanisme, d’architecture, d’écologie, de modernité, de culture, d’intelligence… Je participe activement à cette transformation. J’en suis heureuse.(…)
Mais la campagne des municipales sera rude, tant la mairie est convoitée. Rien de surprenant, Paris vaut bien une bataille ! J’y prendrai toute ma part en rassemblant les femmes et les hommes qui apportent leur énergie à la ville et en partageant un projet pour notre avenir. Cette élection est le rendez-vous démocratique des Parisiens avec leur histoire.Des controverses, il en pleuvra – il en pleut toujours sur cette cité rebelle. Je n’ai pas l’intention de les esquiver, même si elles fâchent. J’écris ce livre pour les affronter à la lumière de mon expérience, pour partager mes questionnements, mes choix et mes convictions. Qui a le droit d’habiter à Paris ? Comment vivre ensemble ? À bas les tours ? Haro sur l’automobile ? Paris, ville musée ? Le Grand Paris est-il l’avenir de tous les Parisiens ?… Paris est une capitale européenne et mondiale, confrontée aux grands défis de la planète, mais c’est une cité vivante, agréable, créative, ingénieuse, bouillonnante. Or Paris, avec le Grand Paris, peut encore plus, encore mieux pour les siens. En cette époque d’airain, Paris doit représenter un havre, un recours, un guide. Certes les problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce début de XXIe siècle sont d’une grande acuité, d’une difficulté rare, mais avec Paris comme boussole, avec cette histoire puissante, il nous est possible de trouver les solutions. Or j’adore trouver des solutions.
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