La mise en examen de Nicolas Sarkozy, annoncée jeudi soir, a suscité de vives réactions parmi les membres de son parti. Si François Fillon et Jean-François Copé se sont dit surpris par cette décision du juge Gentil, d'autres n'ont pas hésité à parler d'une instrumentalisation judiciaire orchestrée par le gouvernement.
Le premier à avoir lancé l’idée d’un complot est Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes.
La seule chance pour FH en 2017 c'est d'éliminer par tous les moyens la possibilité d'une candidature du seul adversaire qui peut le battre!
— Lionnel Luca(@lionnelluca06) 21 mars 2013
Il a été suivi de près par Laurent Wauquiez qui, sans accuser personne en particulier, a avoué au quotidien Le Monde « ne pas croire aux hasards du calendrier ». « Cette mise en examen intervient comme par hasard la semaine où une information judiciaire est ouverte sur Jérôme Cahuzac et au moment où Nicolas Sarkozy est très populaire dans les sondages ».
Christian Estrosi, député-maire de Nice et membre de l’association « Les amis de Nicolas Sarkozy », s’est également exprimé sur Twitter.
Je dénonce des méthodes au relent politique évident. La justice ne doit pas permettre plus longtemps l'instrumentalisation de cette affaire
— Christian Estrosi (@cestrosi) 21 mars 2013
Il a fait remarquer dans un communiqué que la mise en examen de Nicolas Sarkozy était intervenue « 48 heures après la mise en cause d’un ministre socialiste », en effet le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a été contraint de démissionner mercredi.
Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a poursuivi l’hypothèse du complot dans un tweet posté sur le célèbre site de micro-blogging.
Qui peut croire à l'absence d 'arrière pensées politiques avec un scénario aussi grossier contre N. Sarkozy
— Eric Ciotti (@ECiotti) 22 mars 2013
Henri Guaino a déchaîné les médias en s’attaquant directement à la justice, mettant en cause l’impartialité du juge Gentil, chargé de l’instruction de l’affaire.
Henri Guaino : « Je conteste la façon de travailler du juge Gentil, il a déshonoré la justice française »
— Les Amis de Sarkozy (@AmisSarkozy) 22 mars 2013
Suite à ces propos, Christophe Régnard, Président de l’USM (Union syndicale des Magistrats) a annoncé que son organisation pourrait porter plainte. « Nous envisageons des poursuites contre Guaino. Nous allons également saisir le président de l'Assemblée. » Le député des Yvelines encourrait alors jusqu’à 6 mois de prison.
Valérie Debord, déléguée générale adjointe de l’UMP, a de son côté parlé sur Itélé d’un acharnement judiciaire envers l’ex-Président.
A gauche, la mesure est de mise. Tous appellent à respecter la présomption d’innocence, à l’instar d’Harlem Désir, invité politique de La Matinale Canal+ vendredi, qui est a demandé également à la droite de respecter le travail de la justice et de ne pas faire de pressions sur celle-ci.
Seul Jean-Luc Mélenchon appelle à un bon « coup de balai », estimant que ce genre d’affaires n’est le fait que d’une classe politique refermée sur elle-même.