« Je lui laisserai le monopole d’une campagne de caniveau », assénait ce mardi Anne Hidalgo au sujet de Nathalie Kosciusko-Morizet. Le bras droit de Betrand Delanoë a ainsi répliqué à l’accusation de Nathalie Kosciusko-Morizet parue dans les pages du Journal Du Dimanche. Lasse des « leçons de morale » de sa rivale dans la course à la mairie de Paris, la députée de l'Essonne y assurait qu’« Anne Hidalgo a été condamnée en 2012 à 20 000 euros d’amende pour travail déguisé à l’Atelier d’urbanisme de la Ville de Paris (Apur) ».
L’Atelier parisien d’urbanisme a été créé en 1967 par la Conseil de Paris. Il vise à analyser les évolutions urbaines et sociétales afin de mieux élaborer les politiques publiques d’aménagement et de développement. En 2010, une de ses salariées se suicide, laissant une lettre d’adieu dans laquelle elle confie ses difficultés au travail. Une enquête de l’Inspection du travail dénonce du travail dissimulé et un non-paiement des heures supplémentaires et porte plainte. Le jugement tombe en février 2012 et condamne la Ville de Paris et l’Apur à 22 000 euros d’amende pour infraction à la législation du travail. Anne Hidalgo présidait alors l’Apur.
Pour la candidate socialiste, l’attaque de Nathalie Kosciusko-Morizet n’est pas fondée : « Je démens bien entendu de telles allégations ». Son avocat, Me Patrick Klugman, par ailleurs conseiller de Paris au Parti Socialiste, affirme aux JDD.fr que « les responsables de l’Apur ont bénéficié d’une dispense de peine mais Anne Hidalgo, elle, n’était pas partie à cette instance. Elle n’a jamais été convoquée, appelée à comparaître, poursuivie ». Dans le clan de l’ex porte-parole de Nicolas Sarkozy, on dégaine encore d’autres cartouches : « Nous avons bien l’intention de continuer de dénoncer l’éthique en toc de la municipalité sortante », affirme l’équipe de la candidate UMP. Nathalie Kosciusko-Morizet avait déjà déclaré le 27 mars qu’Anne Hidalgo avait « été élue sur la liste de M. Huchon, aux régionales de 2010 alors que celui-ci était condamné pour prise illégale d’intérêts ».
La campagne pour la mairie de Paris prend déjà la forme d’un combat de boue, comme le déplore David Assouline, porte-parole du Parti Socialiste : « Le vernis craque déjà : sous une communication soi-disant moderne, on trouve la vieille politique, la politique sans autre projet que de salir l’adversaire, celle qui discrédite la démocratie. »
Victoria Houssay
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