Société
Après SOS papa, Taubira et Belkacem reçoivent les associations féministes
Publié le 5 avril 2013 à 18:20
Par Marion Roucheux
Elles étaient reçues mardi dernier par la ministre de la Justice Christiane Taubira et la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem : une douzaine d'associations féministes ont abordé avec les deux ministres la question de la protection des enfants lors d'une séparation et l'urgence de prendre en compte la question des violences conjugales dans ces situations. Après l'écho donné aux revendications des masculinistes, Osez le Féminisme estimait cette mise au point nécessaire.
Après SOS papa, Taubira et Belkacem reçoivent les associations féministes Après SOS papa, Taubira et Belkacem reçoivent les associations féministes© Abaca
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« Il fallait nous le dire s’il suffisait de grimper sur une grue pour être reçues par les ministres », ironise Julie Muret, porte-parole d’Osez le féminisme (OLF). Il y a un mois et demi, Serge Charnay, un père de famille divorcé, avait passé plusieurs jours au sommet d'une grue à Nantes, réclamant le rétablissement de son droit de visite à son fils. Action soutenue par la suite par l’association SOS papa, connue pour ses dérives régulières, et d’autres associations masculinistes, aux positions anti-féministes. Suite à cette action très médiatique, la ministre de la justice, Christiane Taubira et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, avaient reçu trois associations, dont SOS Papa. « Choquant » pour les associations féministes, qui ont immédiatement réclamé d’être elles-aussi entendues par le gouvernement pour parler mode de garde de l'enfant et autorité parentale en cas de divorce. C’est donc « enfin » chose faite : mardi 2 avril, la garde des Sceaux ainsi que la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Bekacem ont rencontré une douzaine d’associations féministes, parmi lesquelles Osez le féminisme (OLF), Zéro macho, la FNSF, SOS mamans ou encore Enfance en danger. Leur objectif : donner leur propre son de cloche sur la situation des enfants suite à la séparation d’un couple et les solutions à envisager. 

« Il est très rare qu’en cas de violence grave la garde parentale soit retirée »

« Nous avons surtout abordé la façon dont la justice fait globalement face aux violences faites aux enfants et aux femmes, raconte Julie Muret. Or, généralement, les situations de violence ne sont pas prises en compte pour l’attribution de la garde de l’enfant lors d’une séparation », souligne-t-elle. L’occasion pour les associations de rappeler leurs revendications auprès des deux ministres. « La justice n’est pas formée pour faire face aux violences conjugales. Il est même très rare qu’en cas de violence grave la garde parentale soit retirée, cela arrive seulement dans 2% des cas », rappelle la porte-parole. Il a donc été rappelé à la ministre des Droits des femmes l’urgence de former les professionnels de la Justice et de la police pour les sensibiliser à ces situations. « Une mesure qui pourrait être ancrée dans la loi cadre en projet sur les violences faites aux femmes ». « Nous souhaitons également que soit systématisée l’éviction du conjoint violent du domicile et que ce ne soit plus la femme qui se retrouve à la rue », indique-t-elle, rappelant également l’importance d’instaurer la présence d’un tiers médiateur, dans les cas de garde alternée, au moment où les parents se passent l’enfant, qui est souvent une source de conflits. Autant de demandes « entendues par Najat Vallaud-Belkacem », qui, selon la porte-parole, a « insisté sur la nécessité de protéger l’enfant de la séparation familiale et de prendre en compte les violences conjugales ».

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Société Politique feminisme droits des femmes
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