Elle était son ombre en Chine : alors qu’on la croyait retirée à la mairie de Lille, Martine Aubry s’affairait sur une mission confiée par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius : préparer le terrain à la relance de la coopération franco-chinoise en vue du déplacement de François Hollande à Pékin. On a ainsi vu l’ancienne première secrétaire du PS dans les pas du chef de l’État : « Quand je viens travailler ici en Chine, avec la connaissance du pays et du monde économique que j’ai, je réponds aussi à l’ambition première et des Français qui est : créons des emplois chez nous », a-t-elle ainsi assuré au micro d’Europe 1 à Shangaï. Mme Aubry aurait donc des ambitions portant au-delà de la mairie de Lille ? Le terrain lui est en tout cas favorable. Grâce notamment à l’appui du président de la République qui ne tarit plus d’éloge à son sujet ces derniers jours, ravi de ces retrouvailles en Chine. Le Journal du dimanche rapportait ainsi le 28 avril que François Hollande a multiplié les signes d’attention envers son ancienne adversaire socialiste, félicitant sa « totale loyauté » : « Martine est d'une totale loyauté, elle ne fait pas de déclarations, elle nous fait des observations, à Jean-Marc ou à moi. Nous avons de très bonnes relations. Elle ne s'est plus mêlée de la vie du PS, elle ne fait pas de préparation de quoi que ce soit », a confié le président de la République, apparemment ravi de l’attitude de la maire de Lille. D’ailleurs, un proche confie au JDD : « Elle l'a bluffé. Elle connaît parfaitement ses dossiers. Quand elle s'y met, elle est très efficace. » D’ailleurs, en la quittant, François Hollande lui aurait soufflé : « Reviens vite, on a besoin de toi. »
Et alors que les rumeurs de remaniement ministériel ne se taisent pas, un sondage CSA pour BFMTV montre que Martine Aubry serait en bonne position pour succéder à Jean-Marc Ayrault. Ainsi, chez les 54% de Français qui souhaitent que François Hollande change de Premier ministre, la maire de Lille arrive en troisième choix, derrière Manuel Valls et Jean-Luc Mélenchon. Son absence de la scène politique nationale ces derniers mois aura suscité la nostalgie de ses partisans. Serait-elle prête à saisir cette opportunité ? Non, si l’on en croit des propos que rapporte Europe 1 : « Vous savez, j’ai déjà donné. J’ai été numéro deux du gouvernement. Aujourd’hui, je pense que l’on a un Premier ministre courageux, d’une immense honnêteté intellectuelle, et qui a des convictions. Moi, je soutiens absolument le travail fait par Jean-Marc Ayrault. Il faudrait lui faciliter la tâche », a-t-elle assuré. Et à un an des échéances municipales, Martine Aubry ne veut pas perdre de vue la victoire à Lille, qui pourrait bien avoir la priorité sur Matignon dans ses ambitions.
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