Elle entend bien ne pas se laisser faire. Nathalie Kosciusko-Morizet est partie en guerre contre ses collègues et détracteurs de la Droite forte, notamment contre son représentant, Guillaume Peltier. Ce dernier, vice-président de l’UMP, avait lancé les hostilités en début de semaine en affirmant souhaiter « que ce ne soit pas » Nathalie Kosciusko-Morizet « qui soit désignée » candidate à la mairie de Paris lors de la primaire UMP, en raison de ses positions sur le mariage homosexuel. NKM s’était en effet abstenue lors du vote à l’Assemblée sur la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. La députée-maire de Longjumeau avait également estimé dimanche dernier sur BFM-TV que l’on ne pourra pas abroger cette loi car « on ne pourra pas démarier ou désadopter ». Une position qui déplaît particulièrement à M. Peltier, qui a appelé « l’ensemble de nos adhérents, de nos sympathisants, de nos militants à se mobiliser pour ceux qui défendent au mieux nos convictions et qui portent au mieux nos valeurs ». « Maintenant je suis quelqu’un de loyal, je souhaite que ce ne soit pas Nathalie qui soit désignée, mais si elle l’était, je la soutiendrai car je préfère Nathalie à Mme Hidalgo, je préfère la droite à la gauche », a-t-il cependant ajouté sur RTL.
Une prise de position qui a suscité une réponse immédiate de la députée de l'Essonne : « Peltier? C'est le Buisson qui cache la forêt… », a ironisé l’ancienne porte-parole, attaquant au passage Patrick Buisson, artisan de la droitisation de l'UMP durant la fin de quinquennat de Nicolas Sarkozy. À dix jours du premier tour de la primaire UMP pour les municipales de Paris, NKM n’entend pas voir sa candidature compromise par ces querelles internes et a riposté rapidement, en organisant une conférence de presse à son QG de campagne parisien. « La dernière fois que quelqu'un a appelé nominativement à me faire battre, c'était Marine Le Pen », a-t-elle tenu à rappeler face aux journalistes. Et de dénoncer « des groupes extrémistes aidés par le Front National et par ceux qui en sont issus » dont l’objectif serait de « saboter » la primaire. « Des gens qui ont toujours fait perdre la droite », assure NKM et qui « préfèrent leur sectarisme à la victoire. »
D’ailleurs, à l’UMP, la position de Guillaume Peltier est loin de faire l’unanimité. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a ainsi « désapprouvé complètement » ses propos, tandis que même le président du parti Jean-François Copé les a jugés « regrettables ». « Ce n'est pas une manière de faire dans une famille politique », a-t-il regretté. Reste que Nathalie Kosciusko-Morizet, toujours favorite pour la primaire du 30 mai, a pu compter sur un nouveau soutien politique de choix : celui de l’ancienne Première dame Bernadette Chirac, venue participer à un café politique de NKM, dans le IVe arrondissement. L’épouse de celui qui fut le premier maire de la capitale (en 1977) a prodigué ses bons conseils et s’est même fendue d’un compliment : « Elle est ravissante, et le physique ça compte », rapporte ainsi Rue 89. « Il faut déjouer la machination montée contre Nathalie par Marine Le Pen », a conclu Mme Chirac, qui a par ailleurs assuré qu’elle ferait elle-même du porte-à-porte pour soutenir sa favorite.
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