C’était le coup d’envoi. Le grand meeting destiné à insuffler un nouvel élan à sa campagne : en lice depuis septembre dans la course aux municipales, Anne Hidalgo vient tout juste d’être désignée officiellement candidate PS et se devait de marquer le coup en remettant sa campagne sur les rails. C’est chose faite, avec un grand rassemblement mardi soir au Bataclan, devant 1500 personnes venues encourager la première adjointe au maire de Paris. Le défi : mobiliser les troupes pour le « combat difficile » des prochains mois et s’imposer comme la digne successeur de son mentor Bertrand Delanoë pour les municipales de 2014. Tâche ardue s’il en est, de sortir de l’ombre de l’actuel maire de Paris. Mais Anne Hidalgo s’y atèle, soutenue par les poids lourds du PS, venus applaudir la maire du XVe arrondissement : on comptait ainsi dans l’assemblée des ministres, comme Yamina Benguigui, Dominique Bertinotti et George Pau-Langevin, mais aussi Lionel Jospin et bien évidemment Bertrand Delanoë, qui a introduit le meeting avec un discours de soutien à sa dauphine. Ne ménageant pas ses efforts, il a ainsi dressé un portrait élogieux de sa première adjointe, la décrivant comme une élue « au service exclusif de Paris et des Parisiens pendant 12 ans » et saluant en elle « la plus compétente pour diriger Paris demain ». « Je connais bien maintenant sa personnalité politique », souligne-t-il, rapportant qu’Anne Hidalgo « écoute beaucoup », qu’elle « a du caractère et en même temps beaucoup de douceur ». Et le maire de Paris d’insister : « Je partage toutes les décisions difficiles avec Anne depuis 2008 », assure-t-il, saluant sa « co-décisionnaire » et « ses capacités à diriger la ville ».
Quant aux critiques de la droite, qui estime que M. Delanoë a désigné son « héritière », il répond, goguenard : « Il y a une ville pas loin de Paris où le maire désigne son premier adjoint au mépris de toute consultation démocratique : Longjumeau ». Rires et huées de la salle, face à ce tacle direct pour Nathalie Kosciusko-Morizet, la rivale annoncée d’Anne Hidalgo.
Après l’intervention de Bertrand Delanoë, s’enchaînent plusieurs soutiens sur scène : entrepreneurs, chercheur, acteurs de la vie associative et autres urbanistes défilent et supportent la candidate. Parmi les témoins invités à intervenir, on notera notamment la présence de Wilfried et Olivier, ce couple homosexuel dont les photos ont fait le tour de Facebook suite à la violente agression homophobe dont ils ont été victimes dans les rues de Paris. Invités « surprise » de cette soirée, ils sont venus remercier Anne Hidalgo de son « écoute » et de sa « disponibilité » suite à leur agression : un soutien de choix alors que la droite parisienne a pris position contre le mariage homosexuel et qui sait émouvoir l’assemblée, qui les applaudit chaleureusement.
À 21h30, après près de 2h30 de meeting, Anne Hidalgo monte enfin sur scène, face à une salle impatiente de voir enfin sa candidate. Veste rouge, pantalon noir, l’adjointe au maire tente de galvaniser son public : « Vous êtes l’âme de la campagne qui commence », motive-t-elle ses troupes, « j'ai besoin de vous ». Après en avoir appelé à « l’ensemble des composantes de la majorité municipale » elle ajoute : « Je suis une femme vous l’aurez remarqué, et j’aimerais que ma candidature, ma campagne, ma victoire, soit une raison d’espérer pour toutes les femmes ». Salve d’applaudissements et de bravo dans la salle, acquise à la candidate. Et elle met autant de chaleur à saluer le bilan des deux mandats de Bertrand Delanoë qu’à répondre aux critiques de la droite en taclant sa rivale NKM : « En politique on ne change pas d’affection et de fidélité au gré des circonstances électorales ou des plans de carrière », assène-t-elle. À ses adversaires qui lui reprochent d’être une « héritière » elle rétorque avec ironie : « Mais devrais-je avoir honte, devrais-je m’excuser auprès des Parisiens parce qu’ils ne découvrent plus l’actu de leur ville dans la chronique judiciaire ? » Se présentant comme une « européenne convaincue », une « internationaliste », en évoquant son double enracinement, elle revendique son « esprit libre ». « Je serai la maire de tous », assure-t-elle, abordant au passage sa volonté de voir le droit de vote des étrangers appliqué. Face à ceux qui critiqueraient son manque de compétences, elle l’assure : « Avant de proposer j’apprends, et j’ai appris ». « Je ne suis pas la même qu’il y a 12 ans », confie-t-elle, se disant désormais « plus attentive, plus sensible ». Elle l’assure, elle est désormais prête à se lancer dans un « combat passionnant mais difficile ». Ce à quoi la salle emballée lui répond : « HidalGO ! ».
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