Les règlements de comptes continuent : entre Patrick Buisson, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, inspirateur de la droitisation de la campagne UMP de 2012, et Nathalie Kosciusko-Morizet, nouvelle candidate pour les municipales de Paris, l’heure n’est pas au rapprochement. Alors que le nouveau mot d’ordre à droite est le « rassemblement » suite à l’élection de NKM à la primaire pour 2014, la voix de Patrick Buisson dénote bruyamment du côté de l’aile droite de l’UMP. Le rival de la députée-maire de Longjumeau n’a pas hésité en effet à critiquer ouvertement la nouvelle adversaire d'Anne Hidalgo : « Elle n'est pas la meilleure pour gagner, mais la meilleure pour perdre », a-t-il assuré dans une interview à L'Express, ajoutant : « Elle n'a strictement aucune chance de reconquérir Paris ». Mais Patrick Buisson l’assure, son « propos n'est pas idéologique, il est politologique ». Et d’argumenter : « Pour gagner, il faudrait que la droite aille au-delà de son périmètre sociologique naturel. Avec NKM, elle restera en deçà. Sa personnalité est trop clivante, trop bling-bling pour ce qui reste des classes moyennes à Paris, trop mariage gay pour l'électorat conservateur de la Manif pour tous, déterminé à la faire battre. Pour ces électeurs, Paris ne vaut pas une abjuration ».
Une prise de position en forme de vengeance pour M. Buisson, que NKM avait accusé suite à la défaite de Nicolas Sarkozy d’avoir voulu « faire gagner Charles Maurras » et non pas l’UMP durant cette présidentielle. Plus récemment, en pleine campagne pour la primaire parisienne, c’est Guillaume Peltier, proche de Patrick Buisson et co-fondateur de la Droite forte, qui avait souhaité voir NKM perdre la primaire, suite à sa prise de position sur le mariage pour tous. Attaques que la mordante candidate avait balayé d’un ironique : « C'est le buisson qui cache la forêt ». « Derrière tout cela, il y a des gens qui voudraient prouver que la droitisation et l'alliance avec le Front national sont indispensables. Moi je ne le crois pas, je me suis battue contre ça, je me suis battue contre ces gens, je continuerai à me battre contre eux (...) Il y a une série de groupes extrémistes aidés par le Front national, aidés par ceux qui en sont issus, qui cherchent à manipuler et à saboter la primaire. Ils se servent de la manif pour tous comme paravent, je crois que cela a peu de rapport avec le fond du sujet. Ce sont eux qui ont fait perdre Nicolas Sarkozy en 2012 ».