Le sexisme ne connaît pas de frontières, surtout pas en politique. Que ce soit le Britannique David Cameron, l’Italien Silvio Berlusconi ou encore le Français Patrick Balkany et l’Américain John McCain, ils ont tous un point en commun : leurs réflexions machistes envers leurs collègues féminines. Le journal britannique The Guardian a ainsi dressé un top 10 du sexisme en politique, relevant les piques machistes les plus affligeantes entendues ces derniers mois. On retrouve en première place de ce classement le Premier ministre britannique David Cameron, qui s’adressant à la secrétaire au Trésor Angela Eagle en avril 2011 lui assenait un « Calm down dear » (« Calme-toi chérie »). « Une simple remarque qui instantanément rappelait cette vieille idée selon laquelle les femmes sont des créatures hystériques de nature, incapables de pensées rationnelles », souligne The Guardian, qui rappelle que le Premier ministre a dû ramer plusieurs mois durant pour faire oublier sa sortie sexiste. Autre ponte du sexisme en politique : Silvio Berlusconi, qui multiplie les remarques graveleuses et autres critiques déplacées, n’hésitant pas à déclarer que les femmes de droite sont « plus belles » et que la gauche « n’a pas de goût, même quand il s’agit de femmes ». Le président chilien Sebastián Piñera n’est pas non plus en reste, vivement critiqué pour cette « blague » sortie lors d’un sommet des chefs d’État au Mexique en 2011 : « « Lorsqu’un politique dit oui, il veut dire peut-être, lorsqu’il dit peut-être il veut dire non, et s'il dit non, ce n’est pas un politique. Lorsqu’une dame dit non, elle veut dire peut-être, lorsqu’elle dit peut-être elle veut dire oui, et si elle dit oui, ce n’est pas une dame ».
Parmi les femmes politiques qui ont subi les remarques sexistes de leurs collègues, The Guardian liste la Sud-Africaine Lindiwe Mazibuko, cible régulière de propos déplacés. Critiquée pour ses tenues, sa coiffure ou encore son poids, la leader de l’opposition doit régulièrement répondre à ces attaques tout sauf politiques. De même, Cécile Duflot apparaît dans ce classement : en juillet 2012, la ministre du Logement qui portait une robe lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale avait dû essuyer les sifflets des députés. Comportement outrant, que Patrick Balkany avait justifié en assurant qu’il « admirait » simplement la tenue de Mme Duflot… Autres victimes du sexisme ordinaire en politique : la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, traitée de « bitch » par le républicain John McCain, la députée britannique Louise Mensch, la Sri Lankaise Rosy Senanayake qualifiée de « reine de beauté » ou encore la Sud-Coréenne Park Geun-hye. Enfin, la Première ministre australienne Julia Gillard est une habituée des remarques sexistes et s’est fait remarquer il y a quelques mois par son discours contre la misogynie au Parlement en réponse aux propos sexistes de son opposant politique Tony Abbott. Ce qui n’a pas empêché un journaliste de lui demander, lors d’une interview récente à la radio, si son partenaire Tim Mathieson était gay. Le sexisme semble avoir de beaux jours devant lui.
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