En plein débat parlementaire sur la moralisation de la vie politique, une poignée de députés réclament l'abolition de leurs avantages en s’exprimant dans un dossier paru le 20 juin dans Le Nouvel Observateur. « Osons rénover l'Assemblée ! », s’exclament ces dix élus de droite comme de gauche. Olivier Faure (PS), Laurent Wauquiez (UMP), Bruno Le Maire (UMP), Gérald Darmanin (UMP), François de Rugy (EELV), Barbara Pompili (EELV), Jérôme Guedj (PS), Razzy Hammadi (PS), Barbara Romagnan (PS), Karine Berger (PS) : dix élus pointent du doigt les privilèges dont les députés bénéficient et qui mériteraient selon eux d’être supprimés ou du moins mis en lumière. Et mettent en avant des solutions concrètes pour modifier en profondeur le système. Parmi les élus engagés, trois députées femmes, font elles aussi des propositions pour moraliser durablement la vie politique.
Barbara Pompili, députée EELV de la Somme, met ainsi l’accent sur l’importance de la réforme de l'assurance chômage. « À l'issue de leur mandat, les députés issus du secteur privé sont protégés car ils conservent une part décroissante de leur indemnité pendant trois ans. Mais ils sont aussi complètement abandonnés alors qu'ils ont dû démissionner avant d'entrer à l'Assemblée nationale. Il faut donc revoir tout le système en créant un statut du député, qui donne des droits, forme à des métiers et valide les acquis d'expérience », estime l’élue écolo, qui assure que cette réforme permettrait en parallèle de « lutter contre le cumul des mandats dans le temps ».
De son côté, la députée PS du Doubs Barbara Romagnan, revient sur un sujet qui lui est cher : le mandat parlementaire unique. Selon elle, il faut aller « plus loin » que la loi sur le non-cumul des mandats, qui de toute façon ne rentrera pas en application avant 2017. « On est de gauche, on prétend partager les richesses et on ne partage même pas le pouvoir », souligne l’élue, qui voit là un « outil majeur de renouvellement de la classe politique ». « Il s'agit également d'un enjeu démocratique : quand on cumule des mandats, on doit déléguer à d'autres élus ou à des fonctionnaires qui n'ont pas été désignés par les électeurs ». Et d’ajouter : « On ne me fera jamais croire que deux personnes pour gérer deux mandats, ce n'est pas mieux qu'une seule ».
Enfin, la socialiste Karine Berger, députée des Hautes-Alpes, a choisi pour mesure symbolique la publication de la réserve parlementaire, cette somme allouée aux députés et aux sénateurs « qui peuvent la donner à qui ils veulent ». « À l'Assemblée, il s'agit désormais d'une somme fixe de 110 000 euros par député. Mais on ne sait toujours pas comment et surtout pourquoi elle est utilisée », souligne l’élue, qui souhaiterait « instaurer une publication obligatoire de son utilisation, qui doit être vérifiée par une instance ad hoc. Je ne connais pas d'autres sommes publiques allouées aux élus dont la justification de l'utilisation n'est pas exigée ».
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