Marine Le Pen ne bénéficie plus de son immunité parlementaire. Ce mardi 2 juillet en effet, le Parlement européen a décidé de lever l'immunité de l'eurodéputée du Front national, conformément à l'avis qu'avait déjà rendu sa commission juridique le 19 juin dernier. La leader du FN est désormais exposée à une mise en examen et à une condamnation du parquet de Lyon. Une plainte avait en effet été déposée suite à un discours tenu le 10 décembre 2010, dans lequel Marine Le Pen dénonçait « les prières de rue » de musulmans, les qualifiant « d'occupation », sans « blindés » ni « soldats », mais d'« occupation tout de même ».
Députée européenne depuis 2004, Marine Le Pen était présente dans l'hémicycle du parlement à Strasbourg au moment du vote. Accompagnée de son père Jean-Marie Le Pen et de Bruno Gollnisch, la présidente du FN n'a, d'après Le Monde.fr, laissé paraître aucune réaction à l'annonce de la décision et n'a pas non plus pris la parole. Lors de la séance, seul Bruno Gollnisch s'est exprimé, estimant que la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen était digne du « Soviet suprême de l'Union soviétique », déclenchant immédiatement la colère des parlementaires.
Le président de la séance, Gianni Pittella, a toutefois tenu à préciser que Marine Le Pen n'avait été pénalisée par « aucune procédure spéciale ». Celle-ci a d'ailleurs, selon une source parlementaire, été invitée à se défendre à trois reprises devant la commission des affaires juridiques du Parlement. Elle n'aurait toutefois donné suite à aucune de ces invitations.
Invitée lundi 1er juillet sur le plateau de LCI, Marine Le Pen s'est exprimée sur la décision future du Parlement européen. Résignée face à la perte de son immunité parlementaire, la présidente frontiste a expliqué que celle-ci ne « lui posait aucun problème ». « Oui, ça va arriver parce que je suis une dissidente », « je ne le crains absolument pas », « je m'en moque », a-t-elle martelé sur le plateau de télévision.
La leader du FN est aussi revenue sur les propos incriminés, tenus fin 2010, et qui risquent aujourd'hui de lui valoir une condamnation pour incitation à la haine raciale : « J'ai osé dire ce que tous les Français pensent, c'est-à-dire que les prières de rue – dont je leur indique qu'elles continuent à se dérouler sur le territoire français – sont une occupation […] Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire. »
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