Tout s’est joué en une journée. Interrogée mardi matin sur RTL, Delphine Batho, alors ministre de l'Écologie, a critiqué le budget 2014, -qui prévoyait notamment une baisse de 7% de son portefeuille-, le jugeant « mauvais ». « Nous sommes dans un moment où les Français doutent, où (....) il y a une déception à l'égard du gouvernement », a-t-elle ainsi expliqué. Et selon elle, la « question de l'écologie, de la transformation de notre modèle de développement économique est cruciale ». Une sortie qui est mal passée : François Hollande aurait en effet demandé à la ministre de « retirer ses propos », ce qu’elle a refusé de faire. Un échange téléphonique qui a conduit à l’annonce sur le compte twitter de l'Élysée de la convocation publique de la ministre de l’Écologie à Matignon. Mardi soir enfin vers 18h30, un second tweet faisait part de son limogeage « sur proposition du Premier ministre » et de son remplacement par Philippe Martin, député PS du Gers.
Il est vrai que François Hollande avait averti le 18 mars dernier sur France 2 : « Il ne peut pas y avoir la moindre erreur, la moindre imprudence, la moindre expression malheureuse parce que c'est trop dur pour les Français. Ce que je dis est une forme d'avertissement. » Mais si la ministre a en effet lancé un pavé dans la mare, plusieurs députés socialistes se sont pourtant montrés conciliants à son égard mardi après-midi. Interrogé par Le Monde, Thierry Mandon a affirmé que « Delphine Batho avait raison de se battre pour son budget, même si les termes qu'elle a choisis n'étaient pas forcément appropriés » ajoutant que « le groupe socialiste ne soutient pas tous les ministres quand ils tiennent ce genre de propos pour critiquer leur budget, il soutient la ministre de l'Écologie qui se bat pour avoir les moyens de réussir la transition énergétique ».
L’opposition quant à elle a dénoncé cette décision : « Manifestement, François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont plus prompts à sanctionner leur ministre de l'Environnement que [...] Montebourg ou Duflot », a fustigé François Fillon, lors d'un meeting à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l'Écologie, a pour sa part estimé que la politique du gouvernement qui consiste à amputer le budget de l'Écologie, « en faisant porter la responsabilité au ministre » qui « défend sa mission », relève plus « de la faiblesse et de l'inélégance que de la fermeté ». Pour rappel, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait menacé de démissionner alors que sa demande de « nationalisation temporaire » du site de Florange avait été balayée par Jean-Marc Ayrault. La ministre du Logement Cécile Duflot avait, quant à elle, critiqué « la méthode » du gouvernement autour du projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes.
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