« Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? », s’interroge Valérie Pécresse. Dans une interview donnée au Journal des Femmes et publiée le 2 juillet, la députée UMP des Yvelines revient sur la réforme du congé parental présentée par le gouvernement. Une réforme vouée à l’échec selon elle, étant donné que les pères de famille ne trouveront aucune utilité à prendre six mois de congés après la naissance de leur enfant, surtout si c’est pour s’occuper de langes nauséabonds. Ce ne sont donc pas les questions de mode de garde, de rémunération ou d’organisation professionnelle qui freineraient les pères… La solution proposée par l’ancienne ministre ? « Il faut certes inciter les pères à prendre un congé mais ils le prendront d'autant plus volontiers avec un enfant un peu plus âgé, et cela sera socialement mieux vécu par les entreprises de voir les pères s'impliquer dans des problèmes un peu plus compliqués ».
Pas assez sérieux pour les pères, les problèmes du nourrisson ? C’est ce qu’il faut déduire des déclarations de Mme Pécresse, qui développe par ailleurs : « Il sera aussi mieux toléré en entreprise qu'un père de famille prenne six mois de congé car son enfant est en crise d'adolescence, plutôt que six mois car il n'a pas de solution de garde durant la petite enfance ». Aux mamans les couches culottes et le caca, aux papas les questions existentielles de la vie, la vraie.
Évidemment, ces propos ne sont pas restés sans échos sur les réseaux sociaux, où les socialistes se sont fait un plaisir de critiquer les prises de position « archaïques » de l’élue UMP. « Modernité ! », s’exclame ironiquement Maxime Ruszniewski, conseiller au ministère des Droits des femmes, tandis que la ministre écolo Cécile Duflot se dit « dégoûtée » par de tels propos.
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