En politique, attaquer ses collègues de la majorité est lourd de conséquences. Cécile Duflot l’apprend à ses dépens. En effet, trois jours après que Manuel Valls a affirmé que « seule une minorité de roms » voulait « s’intégrer en France », c’est la ministre du Logement qui est sous le feu des critiques. En effet, cette dernière avait accusé le ministre de l’Intérieur d’être allé « au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain » et en avait appelé au président François Hollande. Une sortie qui a immédiatement déclenché une levée de boucliers à droite comme à gauche, certains députés allant jusqu’à réclamer sa démission.
Jean-Marie Le Guen est de ceux-là. Ce vendredi, sur les ondes de RMC, le député socialiste de Paris a jugé « extravagant » que Cécile Duflot « dénigre un collègue du gouvernement ». Au micro de Jean-Jacques Bourdin, il a par ailleurs ajouté que « si elle y croyait un instant, elle démissionnerait du gouvernement. Si elle ne démissionne pas, elle perdra de la crédibilité ». L’invité a estimé que la ministre du Logement, fragilisée par les départs successifs de Noël Mamère, porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et de son secrétaire national, Pascal Durand, essayait de « sauver son mouvement politique avec une instrumentalisation de la question rom ». Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’Intérieur UMP, a quant à lui qualifié d’« extrêmement lourdes » les accusations de Cécile Duflot. « Cette bagarre permanente, ces contradictions permanentes au sein du gouvernement rappellent que finalement, ce sont des apprentis. Après presque un an et demi, ça devient dangereux pour la France et, accessoirement, très dangereux pour le président de la République », a-t-il jugé sur RTL.
D’autres élus sont beaucoup plus mesurés, à l’image du président de l’Assemblée nationale. Claude Bartolone a ainsi estimé que la ministre du Logement est « dans son rôle quand elle est devant son parti et ses parlementaires. Elle est ministre mais une ministre qui représente une certaine sensibilité », l’a-t-il excusée. Même tentative d’apaisement du côté d’Arnaud Montebourg qui a rappelé que « la politique du gouvernement a été fixée par le Premier ministre dans une circulaire signée par les différents protagonistes ». Enfin, en véritable allié, Alain Vidalies a témoigné tout son soutien à sa collègue. Sur LCI et Radio-Classique, à la question « la ministre EELV du Logement doit-elle quitter le gouvernement », il a répondu « non, il ne faut pas qu’elle parte ».
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