Il avait imité le caquètement d’une poule, perturbant ainsi l’intervention d’une députée écologiste de la Vienne. Mercredi, Philippe Le Ray a été sanctionné, à l’unanimité, par la conférence des présidents de l’Assemblée nationale. L’élu sera privé d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, ainsi que l’ont précisé les présidents des groupes UMP, Christian Jacob, et UDI, Philippe Vigier. Mardi soir, en plein débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le député UMP du Morbihan avaient à plusieurs reprises poussé des cris semblables à ceux d’une volaille, faisant fi des protestations de la députée Europe Écologie-Les Verts (EELV), Véronique Massonneau. Seule une suspension de séance avait permis de ramener un calme relatif dans l’hémicycle. Un incident qui avait suscité de nombreuses réactions, relançant le débat sur le sexisme en politique.
Sur les ondes de la radio RTL, Véronique Massonneau est revenue sur le comportement du député indélicat, affirmant ne pas avoir accepté les excuses de celui qui l’avait appelé dès le lendemain. « J’ai trouvé que c’était un peu tard », a-t-elle estimé. En effet, juste après la séance, elle était allée le voir pour obtenir des explications. « Il n’a pas répondu, il continuait à glousser », a-t-elle raconté. En outre, après avoir repris ses esprits, l’élu se serait défendu, bien maladroitement, de toute attitude sexiste. « D’ailleurs, disait-il, il aime beaucoup les femmes parce que lui-même avait des collaboratrices femmes. Donc vous voyez comme il a bien compris l’affaire », a ironisé la députée EELV.
>> Voir comment l’Assemblée nationale lutte contre le machisme de ses députés <<
Mais finalement, est-ce la polémique provoquée ou les remords qui ont finalement incité Philippe Le Ray à s’excuser ? Pour Véronique Massoneau, la controverse y est pour beaucoup. « Je lui a ai dit qu’il s’excusait mais que c’était un peu tard une fois que le buzz était fait et que les médias s’étaient penchées sur le cas. C’était trop facile », a-t-elle expliqué. Et de conclure : « Il avait l’occasion de le faire (plus tôt, ndlr) et c’est assez minable. Je pense quand même que la pression de ses camarades, la pression des réseaux sociaux lui ont fait prendre conscience du geste qui était loin d’être anodin. »
Au lendemain du comportement sexiste de Philippe Le Ray, les députées de la majorité avaient manifesté leur mécontentement en boycottant l’ouverture de séance à l’Assemblée nationale. Elles avaient en effet fait leur entrée dans l’hémicycle, groupées et en retard, provoquant l’indignation sur les bancs de l’opposition et les acclamations de leurs collègues masculins de gauche.
Sexisme : un député UMP qualifie Fleur Pellerin de « pot de fleurs »
Sexisme à l'Assemblée : Bernard Accoyer dénonce des accusations infondées
Remarques machistes à l'Assemblée sur la robe de Cécile Duflot (Vidéo)