Pas une semaine ne se passe sans que le gouvernement ne soit confronté à une nouvelle polémique. Alors que l’exécutif a dû faire face, la semaine dernière, à la fronde bretonne contre le projet d’écotaxe, voilà que l’affaire Leonarda, cette jeune collégienne rom expulsée lors d’une sortie scolaire, revient dans l’actualité avec la fin des vacances scolaires.
Jugeant insuffisantes les concessions du président de la République, qui a proposé, le 19 octobre, le retour de Leonarda sans ses parents et la sanctuarisation de l’école, les lycéens et les étudiants s’apprêtent en effet à battre à nouveau le pavé pour exprimer leur colère. Les organisations lycéennes UNL et FIDL, le syndicat étudiant Unef et le Réseau éducation sans frontières (RESF), appellent à défiler mardi pour « l'arrêt immédiat » des expulsions de jeunes en cours de formation.
Une mobilisation d’ampleur ?
Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale, a exhorté lundi 4 novembre les lycéens mobilisés à ne pas recourir à la « violence » et aux « blocus ». « Leur émotion légitime a été entendue, je l'avais souhaitée, le premier Ministre et le ministre de l'Intérieur ont rédigé une circulaire qui sanctuarise l'école et le périscolaire ». « Je demande aux lycéens de faire attention à cette générosité qui est la nôtre », a-t-il ajouté, tout en excluant toute nouvelle mesure destinée à 'assouplir la législation en matière d'expulsion de familles d'enfants scolarisés.
Alors que les vacances de la Toussaint ont donné un coup d’arrêt à la mobilisation lycéenne, toute la question est de savoir quelle ampleur vont avoir ces nouvelles manifestations. « Le mouvement de mardi sera identique à celui d'avant les vacances », parie Ivan Dementhon, le président de l’UNL. En octobre, les manifestations lycéennes et étudiantes avaient attirés entre 2 500 et 7 000 personnes le jeudi 17, puis entre 4 000 et 12 000 personnes le vendredi 18 à Paris, en plus de milliers d'autres jeunes dans le reste de la France.
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