Chemise déboutonnée, rentrée dans le pantalon, teint hâlé, cheveux en arrière et sourire de jeune premier, Roger Auque a le profil-type du baroudeur des années 1980. Né en 1956 à Roubaix (Nord), d'un père assureur, gaulliste, ancien de l'Indochine et d'une mère communiste, l'ex-correspondant de guerre à RTL est avant tout connu pour être tombé aux mains du Hezbollah libanais qui le retiendra durant 319 jours en 1987. Onze mois de captivité accompagné d'une Bible de poche en anglais « finalement nécessaire pour que je prenne conscience de Dieu et de son existence », confiera-t-il.
Après sa libération, le 27 novembre 1987, grâce à l’entremise de Charles Pasqua et de Jean-Charles Marchiani, Auque n'aura de cesse de « chercher l'adrénaline ». Une quête qui entraînera celui qui avait pris pour habitude au Liban de porter un calibre 38 à la ceinture sur de nouveaux théâtres d'opération. Ainsi, de 2003 à 2007, il est correspondant permanent à Bagdad (Irak), puis de nouveau au Liban, à Beyrouth, où il travaille pour TF1-LCI, la RTBF et Radio Canada.
« Le parcours de Roger Auque n'est assurément pas très académique […] mais il ne fait pas non plus l'unanimité parmi les journalistes », indique Pierre Haski sur Rue 89. « Tous ses confrères le qualifient de « séducteur », certains le disent « hâbleur », tandis que d’autres le trouvent immodeste, depuis qu’il se serait défini comme l’un des « seigneurs de la presse », affirme Charline Vanhoenacker, journaliste au Soir. « La presse se méfie parfois de ce reporter qui, en 1992, fut épinglé par Le Canard enchaîné pour avoir plagié des passages entiers du reportage d'un de ses confrères », rappelle la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué. Auque sera d'ailleurs condamné pour plagiat et renvoyé de Paris Match en 1997.
Celui qui se définit comme « une sorte de bobo, anarchiste de droite » entre en politique lors des élections municipales de 2008 à Paris. Il est élu conseiller d'arrondissement sur la liste du maire UMP du IXe, Jacques Bravo. Après n'avoir siégé « qu'une ou deux fois » au conseil, selon l'édile, Roger Auque démissionne. Proche de Carla Bruni, il est alors nommé, par Nicolas Sarkozy, comme ambassadeur de France en Érythrée. Fonction qu'il quitte en 2012, suite à des problèmes de santé. L'ex-diplomate aurait laissé quelques factures en souffrance, dont une dette de 65 000 euros aux impôts, l'année de sa nomination, selon Bakchich.
Dernier rebondissement en date dans les 1 000 vies de cet homme de 57 ans ? L'Express affirme, dans édition en kiosque du jeudi 7 novembre, qu'il est le père biologique de Marion Maréchal-Le Pen, reconnue par Samuel Maréchal, ancien directeur du Front national de la jeunesse dans les années 1990. Une révélation qui survient après que Yann Le Pen, la mère de la parlementaire frontiste, a confié à la journaliste, Christine Clerc avoir eu « une aventure » avec un journaliste. La nièce de Marine Le Pen n'a pas tardé à réagir et a décidé, vendredi 8 novembre, de porter plainte contre l'hebdomadaire pour « atteinte grave à l'intimité et à la vie privée ».
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