Mercredi soir, la presse se faisait l’écho de l’arrêt momentané de la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet. Son père, hospitalisé le 23 novembre à la suite d’un arrêt vasculaire cérébral, est dans un état préoccupant. Un problème familial qui, dans un premier temps, n’a pas arrêté le programme (chargé) de la candidate UMP. Finalement, elle restera auprès de sa famille jusqu’au 2 décembre. Quelles conséquences pour sa campagne ? À quatre mois des municipales, que représentent 4 jours pour une candidate ?
Ce jeudi 28 novembre, l’ex-ministre devait présenter ses mesures pour la santé, accompagnée de Bernadette Chirac, son soutien sans faille. Nathalie Kosciusko-Morizet devait également visiter l’hôpital pour enfants Trousseau, dans le XIIe arrondissement de la capitale. En suspendant sa campagne jusqu’au 2 décembre, à quel point NKM se désavantage-t-elle face à sa concurrente ? Si quatre jours d’absence ne lui seront pas préjudiciables, « une telle campagne se joue chaque jour sur le terrain » estime Frédéric Houssay, conseiller en communication. Mais cette absence pour des raisons privées pourraient bien donner un coup de pouce à sa campagne : « Cette décision, indépendante de sa volonté et qui ne concerne qu’elle, s’avère être également une bonne décision stratégique. »
Au-delà du drame familial auquel NKM doit faire face, la communication politique faite autour de ce coup du sort mérite d’être décortiquée. Malgré l’absence de la candidate, l’équipe de Nathalie Kosciusko-Morizet ne manquera pas d’être sur le pied de guerre ces prochains jours. En filigrane, elle donne tout de même le sentiment de temporiser, d’arrêter le temps. Nathalie Kosciusko-Morizet est désormais placée en double-victime : « En plus d’être déjà victime des turpitudes de l’UMP, une dimension privée s’ajoute à ses malheurs », insiste Frédéric Houssay. « Il n’y a aucun cynisme dans la décision de NKM, mais il se trouve que cela renforce son statut de victime malgré elle. NKM se montre sensible et cette temporisation lui permet de reprendre la main sur sa campagne. » Pas d’instrumentalisation volontaire donc, mais un coup de pouce certain, qui humanise la candidate en laissant entrevoir sa fragilité.
Si la convalescence de « FKM » sera longue, son pronostic vital n’est pas engagé. Était-elle obligée de rendre cette information publique ? « Elle ne pouvait pas faire autrement, d’autant que François Kosciusko-Morizet est une personnalité publique », tranche Fréderic Houssay. « La surexposition médiatique de la phase de précampagne actuelle condamne les candidats à maîtriser leur communication, y compris lorsque des drames privés surviennent ». Idem pour la réaction d’Anne Hidalgo, qui s’est empressée d’afficher sa compassion et de souhaiter un prompt rétablissement au père de sa rivale via les réseaux sociaux. « Il y a 15 ans, Hidalgo aurait pris sa plume et adressé un mot privé à NKM », analyse le conseiller en communication, « aujourd’hui, elle est obligée de réagir sur Twitter sous peine d’être taxée d’incorrection, de froideur et d’inhumanité ». Humanité contre humanité, quand la vie privée interfère dans le débat public…
NKM partage l’intimité de ses vacances en famille
La recette du soufflé au chocolat par NKM
Mairie de Paris : Hidalgo vs NKM, la guerre des "féministes" a commencé
NKM : la mairie de Paris, un tremplin pour l'Élysée ?