« En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude et vous n’entendrez plus parler de moi ». Le 24 janvier 2012, Nicolas Sarkozy avait mis les points sur les « i » à Cayenne, lors d'un dîner informel dans la résidence du préfet de Guyane. Quelques semaines plus tard, le président avait réitéré ses propos de façon claire sur RMC :
Près de deux ans plus tard, et après sa défaite en mai 2012, le son de cloche est bien différent. Selon Le Point, l'ancien président évoque désormais sans complexe son intention de reconquérir le pouvoir. « La question n'est pas de savoir si je veux ou ne veux pas revenir. Je ne peux pas ne pas revenir. Je n'ai pas le choix. C'est une fatalité. Une fatalité », aurait-il récemment déclaré.
L'ambition de Nicolas Sarkozy n'est plus une surprise. Et pour cause : la petite phrase sur le ton du retour inéluctable vient grossir le rang des déclarations de l'ancien chef d'Etat qui, depuis plus d'un an, distille ses idées au fil de ses sorties médiatiques. Celui qui disait en mars dernier à Bruxelles : « J’ai gardé un reste d’expérience politique qui fait que je ne vais pas trop loin dans mes propos », s'applique pourtant à cultiver le mythe de l'homme providentiel. Florilège des petites phrases de l'ancien chef d'Etat.
La phrase a été prononcée devant Edouard Balladur qu'il recevait pendant une heure le vendredi 11 mai 2012. Quelques jours après sa défaite, Nicolas Sarkozy est déjà convaincu qu'il peut rebondir. Le vaincu de l'élection présidentielle, qui ne veut pas insulter l'avenir, s'amuse de voir sa cote de popularité remonter sitôt l'élection terminée.
Changement de ton le 21 novembre 2012. Nicolas Sarkozy, réjoui par l'absence de grand vainqueur à la présidence de l'UMP, critique le mauvais score de son ancien premier ministre, et fait déjà planner la menace d'un retour en tant qu'arbitre. Signes précurseur d'un retour à la vie politique ?
Lundi 24 décembre 2012, l'ancien président choisit Facebook pour présenter ses voeux de fin d'année. Il en profite pour faire passer un message aux Français et à ses sympathisants. En moins de 30 minutes, le message est « liké » plus de 14 000 fois et partagé près de 800 fois.
La phrase est cette fois rapportée par Valeurs Actuelles. Le 6 mars 2013, l'hebdomadaire de droite affirme que Nicolas Sarkozy se sentirait « obligé » de revenir en politique, bien qu'il ait précisé "franchement est-ce que j'ai envie de revenir ? Non". L'ex-président laisse entrevoir là sa posture d'homme providentiel.
Le 30 mai 2013, L'Opinion rapporte les propos de Nicolas Sarkozy tenus devant un député UMP à l'égard des chefs de file de l'opposition. Selon le journal, l'ancien présient orchestre en coulisses son retour sur le devant de la scène, multipliant les déjeuners et les rendez-vous rue de Miromesnil à Paris.
A l'occasion d'une conférence organisée par la banque américaine Goldman Sachs le 3 juin 2013, Nicolas Sarkozy tient un discours devant 200 personnes. Si la salle était fermée à la presse, plusieurs participants ont rapporté les propos du candidat battu un an plus tôt. La communication sarkozienne fonctionne à plein régime.
Le 11 octobre 2013, Nicolas Sarkozy s'adresse à une vingtaine de chefs d’entreprise à l'occasion d'un déjeuner avec le club Esprits d’entreprise. Si 'ex-chef de l'État semble se satisfaire de sa situation actuelle, il regrette ses déplacements sur « le terrain ».
La petite musique du come-back se fait de nouveau entendre le 19 novembre 2013. Le site Atlantico rapporte ainsi qu'après avoir prononcé un discours lors de la remise de la légion d'honneur à son ancien conseiller diplomatique, Jean-Daniel Levitte, mercredi 13 novembre, Nicolas Sarkozy a pris à part plusieurs membres de son ancienne équipe à l'Elysée.
Des propos en réalité destinés à être rapportés dans les médias, en guise de message aux Français, et qui prennent une autre dimension depuis que quelques ténors de l'UMP laissent entendre que Nicolas Sarkozy envisage de créer un nouveau parti.
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