C'est ce que l'on appelle une nomination contestée. Pourtant prédite par tous les médias, l'entrée de Ségolène Royal au gouvernement en tant que ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie n'a pas plu du tout aux membres de l'opposition.
Immédiatement après que le nom de la présidente de la région Poitou-Charentes a été cité pour reprendre le portefeuille de Philippe Martin, la droite a déversé sa colère sur les réseaux sociaux. Comme souvent, c'est Christine Boutin qui a été l'une des premières à dégainer. Décidément portée sur les annonces théâtrales, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à réduire le parcours politique de Ségolène Royal à sa relation avec François Hollande. Un « couple » qui, selon elle, prend en « otage » les Français.
Mari #FH et Femme #SR a la tête de l'Etat pour gouverner la France , vous trouvez ça "normal" ?Nous devenons les otages de ce couple,danger
— Christine Boutin (@christineboutin) 2 Avril 2014
L' « ex » au gouvernement selon la presse étrangère
Même son de cloche auprès des médias étrangers, qui se sont empressés de gloser sur la nomination de Ségolène Royal au gouvernement. Plutôt que de la présenter comme une ancienne ministre ou même comme la candidate PS à l'élection présidentielle de 2007, la presse étrangère n'a retenu qu'une chose : que Ségolène a dans le passé partagé la vie du président de la République.
Décrite comme l'« ancienne compagne de François Hollande » par le journal italien La Republica, et comme l'« ex-épouse du Président Hollande et l'ancienne candidate à la présidentielle pour le PS » par le quotidien espagnol El País, Ségolène Royal attire aussi l'attention du New York Times qui, dans son édition d'hier, titrait ainsi l'information : « L'ex-partenaire de François Hollande nommée ministre ».
Quant au Daily Mail, connu pour ses sujets racoleurs, il n'y va pas par quatre chemins. Pour le tabloïd britannique, la nomination de Ségolène Royal est un nouvel épisode du « soap opéra qui entoure la vie personnelle de François Hollande ».
Mais la palme de la remarque sexiste revient sans conteste au député UMP du Var Philippe Vitel. L'élu de droite, défait à La Seyne-sur-Mer (Var) où il se présentait aux municipales, a cru de bon de faire un « trait d'humour » sur la nomination de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie.
Un tweet ironique teinté de sexisme qui est mal passé auprès des internautes. Dépassé par les réactions qu'a suscité son « trait d'humour » qu'il croyait probablement d'esprit, Philippe Vitel a finalement présenté ses excuses sur le réseau social, avant d'enfoncer une dernière fois la majorité dans un troisième tweet.
Bon je vous ai entendu . Je m excuse de cette maladresse . J ai voulu faire seulement un bon mot mais loin de toute idée de misogynie
— VITEL Philippe (@fefe8355) 2 Avril 2014
Je comprends effectivement que les gens de gauche n aient pas beaucoup d humour aujourd hui ! Quelle déception ce gouvernement ! Pour tous !
— VITEL Philippe (@fefe8355) 2 Avril 2014
Qu'il s'agisse d'un vrai dérapage ou d'une maladresse passagère, cette remarque sexiste tombe plutôt mal pour Philippe Vitel : le député est en effet aussi membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux Droits des femmes et à l'égalité des chances.