Ce soir, c'est Ségolène Royal qui régale ! La ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, convie, ce mercredi 28 mai, les femmes ministres du gouvernement autour d'un dîner « convivial », déclare l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle dans les colonnes du Parisien.
Christiane Taubira (Justice), Marylise Lebranchu (Décentralisation), Marisol Touraine (Affaires sociales), Aurélie Filippetti (Culture), George Pau-Langevin (Outre-Mer) et Najat Vallaud-Belkacem (Droits des femmes, Sport et Ville) seront du gueuleton. Un dîner 100% PS puisque, la collègue radicale de gauche, Sylvia Pinel (Logement), prise par d'autres occupations, a dû décliner l'invitation. Les sept femmes secrétaires d'Etat n'ont pas été conviées. « Elles le seront par la suite », promet Ségolène Royal.
Mais alors que d'aucuns préfèrent éviter de parler politique dans les réunions de famille et se rabattent sur des discussions boulot, comment faire quand le boulot, c'est la politique ? « On évitera de parler travail », répond l'hôte de la soirée qui préfère évoquer un moment « sympathique et détendu ». Un rendez-vous qui sera aussi l'occasion d'afficher un désir de solidarité féminine au sein du gouvernement, quelques semaines après la sortie de Ségolène Royal dans Paris Match. La ministre avait dénoncé le « mépris » et la « condescendance » affichée par certains membre d'un exécutif en partie composé, selon elle, de « machos sûrs de leur bon droit ».
« La misogynie n'est pas totalement exclue des lieux de pouvoir, et même au sein du gouvernement », renchérit le député Sébastien Denaja (proche de Royal), interrogé par Le Parisien. « Un milieu très machiste, très phallocratique, encore », avait récemment reconnu Aurélie Filippetti sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus.
Si l'ancienne compagne de François Hollande assure que l'idée lui est venue « en discutant avec Christiane Taubira des attaques dont elle a fait l'objet », ces repas féminins remontent à l'époque du gouvernement de Lionel Jospin. En effet, au printemps 1998, Martine Aubry, alors en charge des Affaires sociales, avait lancé des déjeuners avec les femmes du gouvernement, rappellent Eric Hacquemand et Rosalie Lucas dans Le Parisien. Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux du gouvernement Fillon, s'était également essayé à l'organisation d'un repas 100% femme en janvier 2010. A ceci près que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, s'était invité à l'apéritif…
Un dîner qui ne semble en tout cas pas enthousiasmer l'ensemble des convives, comme en atteste le « ça ne sert à rien », lâché par l'une des participantes citée dans le même quotidien.