La grève des inspecteurs du permis de conduire a été suivie par 85% des effectifs, selon les chiffres du Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO, majoritaire), et du Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT). L'absence d'environ 700 inspecteurs (sur 1300), ce 25 juin, a conduit à l'annulation d'environ 10.000 examens. Les candidats touchés devront donc se présenter ultérieurement.
À l'origine de cette forte mobilisation, la réforme du permis portée par Bernard Cazeneuve. Le locataire de la place Beauvau compte ainsi confier la gestion des épreuves théoriques, c'est-à-dire le code, à des centres agréés « par l'Etat ». Cette mission ne serait donc plus la prérogative des inspecteurs du permis. Conséquence immédiate, ces derniers ne seraient plus en charge que des épreuves pratiques, c'est-à-dire la conduite.
Le but de cette réforme est de réduire les coûts ainsi que les délais d'attente au permis voiture, un examen où il faut souvent attendre plusieurs mois avant d'obtenir une date. Pour le ministre, l'affaire dépasse le cadre d'un simple apport pratique : il considère que « la difficulté d'accès à l'examen du permis de conduire est un problème pour l'accès à l'emploi [des jeunes] ».
pour les jeunes, la difficulté d'accès à l'examen du permis de conduire est un problème pour leur accès à l'emploi #Bourdindirect
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 13 Juin 2014
Snica-FO dénonce une réforme qui, selon le syndicat, a pour but de « livrer aux mains d’entreprises privées l’examen de code de la route et les épreuves pratiques du permis poids-lourd », selon un communiqué officiel. Et de craindre une « externalisation totale du dispositif à brève échéance, permis voiture compris », la « disparition du service public de proximité », la « mort certaine » de « milliers de petites auto-écoles ». Toujours selon le même document, le dispositif voulu par Bernard Cazeneuve ne permettra pas de faire diminuer les prix du permis, arguant que les coûts seront reportés in fine sur les citoyens.
Contactée par Terrafemina, Pascale Maset, la secrétaire générale de Snica-FO, n'exclut pas de nouveaux mouvements dans les semaines à venir. « La grève du 25 juin est un coup de semonce » prévient-elle, avant de donner rendez-vous au gouvernement en septembre, où le syndicat envisage une « grève illimitée » s'il n'obtient pas la « suspension totale du projet de réforme » ainsi qu'une « vraie discussion transparente, et pas à la marge ».