Société
"Madame le président" : sa sanction confirmée, Julien Aubert dépose un recours
Publié le 14 novembre 2014 à 16:46
Par Marie-Laure Makouke
Plus d’un mois après l’incident qui avait opposé, au sein de l’Assemblée nationale, Sandrine Mazetier à Julien Aubert, la sanction de ce dernier a été confirmée. Il se verra priver, pendant un mois, d’un quart de son indemnité parlementaire pour avoir persisté à appeler son interlocutrice « Madame le président ».
"Madame le président" : sa sanction confirmée, Julien Aubert dépose un recours "Madame le président" : sa sanction confirmée, Julien Aubert dépose un recours© ALAIN ROBERT/APERCU/SIPA
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Sanction confirmée pour Julien Aubert. Le député UMP du Vaucluse se verra bel et bien privé, pendant un mois, d'un quart de son indemnité parlementaire, soit 1 378 euros. Le 6 octobre dernier, lors des débats sur la loi de transition énergétique à l'Assemblée nationale, il avait persisté à appeler « Madame le président », Sandrine Mazetier qui siégeait alors au perchoir. Malgré les multiples rappels à l'ordre de la présidente de séance, il avait fermement refusé de féminiser sa fonction, invoquant la grammaire et les recommandations de l'Académie française. De son côté, Sandrine Mazetier lui avait signalé que seul prévalait, dans l'Hémicycle, le règlement de l'Assemblée nationale.



Sans surprise, cet incident avait créé une vive polémique au sein, mais aussi en dehors de la classe politique. Quatre jours plus tard, en signe de soutien à leur collègue, 139 parlementaires UMP (tous sexes confondus) avaient signé une tribune publiée dans les colonnes du Figaro. Le texte rédigé conjointement par l'ancien Premier ministre François Fillon et le député des Yvelines Henri Guaino dénonçait une sanction abusive. « Nous vous demandons solennellement de revenir sur votre position et de désavouer cet intolérable abus de pouvoir », avaient ainsi écrit les signataires à l'adresse du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone.

« Les manifestations de sexisme sans équivoque se multiplient au sein même de l'hémicycle »

Quelques semaines plus tard, c'était au tour d'universitaires de s'emparer du sujet à travers une pétition déplorant la montée du sexisme au Palais Bourbon. Au nombre de 142, elles en avaient profité pour pointer du doigt l'ambiance machiste dans laquelle les femmes politiques sont contraintes d'exercer leur fonction. « En tant qu'universitaires, et surtout en tant que femmes, nous souhaitons attirer votre attention sur la survenue répétée d'événements absolument regrettables au sein même de l'Assemblée nationale : sifflets indélicats moquant la robe de la ministre Cécile Duflot, caquètements offensants couvrant la voix de la députée Véronique Massonneau, insistance à gratifier la Présidente Sandrine Mazetier d'un titre de "Madame Le Président", en dépit des protestations de cette dernière », détaillaient-t-elle. Et de constater : « les manifestations de sexisme sans équivoque se multiplient donc au sein même de l'hémicycle, proposant de fait un modèle tout à fait détestable qu'on redoute de voir suivi de manière plus large, si l'on n'y prend garde, par l'ensemble de nos concitoyens ».

Des craintes qui ont, semble-t-il, été entendues. Après l'audition de Julien Aubert – qui n'en était d'ailleurs pas à sa première provocation dans l'Hémicycle – le Bureau, qui réunit autour de Claude Bartolone les vice-présidents, les questeurs et secrétaires de l'Assemblée, représentant l'ensemble des groupes politiques, ont donc confirmé sa sanction par 11 voix contre 6. Le député du Vaucluse a d'ores et déjà annoncé son intention de déposer un recours en contentieux.

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Société Politique sexisme
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