L'ex-ministre socialiste est actuellement entendu par la Police judiciaire lilloise dans l’affaire dite du Carlton, qui concerne un réseau de proxénétisme organisé constitué de notables lillois, d’un proxénète belge et de prostituées. Sous le régime de la garde à vue, qui ne devrait pas excéder 48 heures, Dominique Strauss-Kahn devra répondre aux enquêteurs de son implication dans ce réseau.
Ce qu’on lui reproche
L’enquête lilloise a révélé la participation de DSK à des soirées libertines notamment à Paris et Washington, organisées et financées par deux entrepreneurs du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, responsable d'une société de matériel médical, et David Roquet, ancien directeur d'une filiale du groupe de BTP Eiffage. Les enquêteurs chercheront à savoir si l’ancien patron du FMI savait que les femmes qui y participaient étaient des prostituées.
Les questions qui vont lui être posées
La PJ de Lille s’interroge sur le rôle de DSK dans ces parties fines. A-t-il été à l’origine de ces rendez-vous, jouant le rôle de commanditaire ? Pourquoi s’est-il laissé financer dans ces soirées par des sociétés privées nordistes ? DSK a-t-il offert des contreparties à F. Paszkowski et D. Roquet ?
D’après les deux intéressés, interrogés fin 2011 et mis en examen pour proxénétisme, DSK ne savait pas que les filles étaient rémunérées, et il n’y aurait eu aucune contrepartie. D’après leurs propos rapportés dans Libération, les services rendus constituaient plutôt une façon de se faire bien voir et de creuser la relation avec un futur présidentiable.
La défense de DSK
Durant toute la durée de sa garde à vue, l’ex-ministre socialiste pourra être accompagné d’un de ses avocats. L’un d’eux, Me Henri Leclerc, avait déclaré en décembre que son client « pouvait parfaitement ignorer » que les femmes rencontrées lors de soirées libertines étaient des prostituées. Depuis que son nom est apparu dans la presse en octobre dernier, DSK avait demandé à être entendu par les juges d’instruction en charge de l’enquête dans le Nord, dénonçant des « insinuations malveillantes » et un « véritable lynchage médiatique ».
Ce qu’il risque
Dominique Strauss-Kahn pourrait être poursuivi pour complicité de proxénétisme, s’il est établi qu’il savait que les filles étaient des prostituées, et pour recel d’abus de biens sociaux, si les juges prouvent qu’il avait eu connaissance que des sociétés privées finançaient ces soirées. Il serait la neuvième personne mise en examen dans l’affaire du Carlton de Lille.
Relaxé au pénal suite à la plainte pour agression sexuelle déposée par Nafissatou Diallo à New York, DSK reste sous le coup de la procédure civile engagée par la femme de chambre.
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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