Alors qu'il semble opérer une lente remontée dans les sondages après son discours de Villepinte dimanche, Nicolas Sarkozy était lundi soir sur le plateau de l’émission politique de TF1 « Parole de candidat ». L'occasion pour lui de défendre les ultimatums lancés à ses partenaires européens, concernant en particulier la renégociation des accords de Schengen. « J'ai toujours été un Européen convaincu », a ainsi fait valoir le candidat à sa propre succession. « Si nous avons voulu Schengen, c'est pour que l'Europe soit défendue, pas pour qu'elle soit une passoire. A partir du moment où Schengen ne fonctionne pas, il est normal que nous refondions Schengen », a-t-il plaidé, mettant à nouveau en avant l’argument d’une Europe protectrice. « La demande de protection, c'est une demande de tous les Français », a-t-insisté. Dans son discours de Villepinte dimanche, le chef de l’Etat sortant avait par ailleurs exigé un renforcement des contrôles aux frontières européennes en cas d’immigration massive sous peine de voir la France suspendre sa participation à l’Europe de Schengen.
Des positions qui ont suscité de vives critiques de la part de l’opposition depuis dimanche. Benoît Hamon, le porte-parole du parti socialiste a ainsi accusé Nicolas Sarkozy de vouloir « parler aux électeurs du Front national » sur l'immigration. Quant à Jean-Luc Mélenchon il a accusé le candidat UMP d'avoir repris son « principe de désobéissance » tandis que Marine Le Pen a crié au double langage.
« Les exilés fiscaux paieront la différence »
Nicolas Sarkozy a par ailleurs fait face aux critiques portant sur le bilan de son quinquennat. Interpelé par un échantillon de Français sur la question du pouvoir d’achat, il a répondu qu’il comptait mettre en place l’exonération des charges pour les artisans qui ne réalisent pas de chiffre d’affaires. « C'est 250 millions d'euros que nous allons financer par l'impôt minimum sur les grandes sociétés », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs annoncé son intention de lutter contre la catégorie « particulièrement scandaleuse » des Français qui ont recourt à l’exil fiscal, souhaitant ainsi clouer le bec à ses adversaires de l’opposition qui le taxent de « président des riches ». Ce, en créant un « impôt lié à la nationalité » : « les exilés fiscaux paieront la différence » a-t-il martelé.
Nicolas Sarkozy a également promis que la réforme de la dépendance, qu'il a reportée par la nécessité de réduire les déficits, serait lancée en 2013 « quand le déficit sera ramené à 3% du PIB ».
Par ailleurs, le candidat de l'UMP a dû répondre à un entrepreneur de 29 ans de Villiers-le-Bel (Val d'Oise) qui lui a reproché de véhiculer une image « négative » de la banlieue et a qualifié de « réchauffé » son plan de rénovation des banlieues. « On n'a pas le droit de minimiser l'effort d'un pays qui est un effort sans précédent pour les quartiers », lui a-t-il rétorqué, « la France n'a pas à être culpabilisée pour ce qu'elle fait ». Interrogé plus tôt sur la « République irréprochable » qu'il avait promise en 2007, Nicolas Sarkozy a démenti le fait que son mandat ait pu être marqué par une succession « inédite » d’affaires, rappelant irrité les scandales du Rainbow Warrior ou des écoutes de l'Elysée sous les septennats de François Mitterrand.
Crédit photo : AFP
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