La police a interpellé vendredi matin un total de 17 personnes dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse, Marseille, Lyon et en région parisienne, grâce à une opération menée par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la section antiterroriste (SAT).
Appuyée par l’unité d’élite de la police nationale, (RAID), cette intervention a permis la saisie de fusils d'assaut de type Kalachnikov, a précisé le président Nicolas Sarkozy sur Europe 1. Ce vaste coup de filet ne serait pas « directement lié » à l’enquête sur les crimes de Mohamed Merah.
La police est également intervenue dans l'agglomération nantaise, dans un pavillon de Couëron. Les dirigeants du groupe dissous Forsane Alizza, les « Cavaliers de la fierté», sont installés dans cette région, selon une source proche de l’enquête. Ce groupe, portant atteinte aux principes républicains, avait été dissous en janvier par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui l'avait accusé de vouloir former ses sympathisants à la lutte armée et de réclamer « le règne de l'islam » en France.
Son leader Mohammed Achamlane, qui fait partie des personnes arrêtées, avait démenti toute dimension violente de son mouvement.
Sur son site, depuis fermé, on pouvait lire : « Notre organisation prend de l'ampleur et nous avons besoin de main d'oeuvre fissabililah (sur le chemin d'Allah). Nous recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats ! » .
Le procureur de Paris François Molins avait indiqué que les investigations allaient porter désormais sur la recherche de tout complice du tueur au scooter, alors que Nicolas Sarkozy, de son côté, avait demandé à la police après la mort de Mohamed Merah le 22 mars, de procéder à l'évaluation de la « dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies avec l'islam radical ».
Mohamed Merah inhumé en France
Ces interpellations ont eu lieu au lendemain de l'inhumation de Mohamed Merah au cimetière de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, en présence d'une trentaine de jeunes de son quartier, mais en l'absence de membres de sa famille. Selon les déclarations d’Abdallah Zekri, conseiller du recteur de la Grande mosquée de Paris, chargé d’organiser les obsèques, parmi les jeunes participant à cette cérémonie, « il y en avait quelques-uns de corrects, d'autres, quatre ou cinq, qui voulaient crier Allah Akbar, des salafistes ».
Merah avait été tué le 22 mars au terme de 32 heures de siège par le Raid de l'appartement toulousain où il s'était retranché. Avant sa mort il avait expliqué avoir commis ces crimes au nom d'Al-Qaïda.
Son frère aîné, Abdelkader Merah, 29 ans, connu depuis des années comme un tenant de l'islamiste salafiste radical de la région de Toulouse, a été mis en examen et écroué, soupçonné de complicité dans ces assassinats. Sans qu'il soit mis en examen, son nom était apparu dans l'enquête qui avait conduit au démantèlement en 2007 d'une filière d'acheminement de djihadistes en Irak.
Alexandra Gil
(Source : AFP/ Libération.fr)
Crédit photo : AFP/Les procureurs de Paris François Molins et de Toulouse Michel Vallet lors d'une conférence de presse le 22 mars 2012 à Toulouse
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